L'agriculture urbaine dans les quartiers défavorisés de Malmö : un outil de recomposition des relations homme-nature

International audienceusing both environmental care and food justice as theoritical frames, this paper proposes to study the society-nature relation through urban agriculture areas, within the Swedish context of a model for access and proximity to nature, which is challenged by issues of social inclusion. Two main issues are raised from the case study of Malmö. First, do initiatives of urban farming promote the development of a behaviour of environmental care, through a reconnexion between inhabitants and nature ? Thus, can it enable to reduce inequality of access to nature and food, and can it be a tool of social inclusion for participants ? Our study is based on a focus on 2 community gardens and on urban commercial farming. Community gardening in disadvantaged areas does appear as an act of environmental care, but it largely fails to improve the situation of food justice, because people initially targeted by those initiatives (mostly immigrants) are not involved, and because of a lack of local political support. Nevertheless, urban farming appears as a tool to educate and to raise awareness about food and nature, mostly based on practice. We suppose that it is a first step towards a situation of food justice.à la croisée des référentiels théoriques du care environnemental et de la justice alimentaire, cet article propose de partir des espaces de l’agriculture urbaine pour analyser la relation sociétés-nature, dans le contexte du modèle suédois d'accès et de proximité à la nature confronté au défi de l’intégration sociale. À partir du cas de Malmö, deux questions sont posées : les initiatives d'agriculture urbaine favorisent-elles l'essor de comportement de care vis-à-vis de l’environnement, en opérant une reconnexion avec les espaces de nature ? Peuvent-elles en même temps contribuer à réduire les inégalités d'accès à la nature et à l'alimentation, et être des vecteurs d’intégration sociale pour les populations participantes ? L’étude repose sur l’étude approfondie de 2 jardins associatifs ainsi que de l’agriculture urbaine marchande. Il apparaît que le jardinage associatif est un acte de soin vis-à-vis de la nature, mais que globalement l’agriculture urbaine échoue largement à améliorer la situation de justice alimentaire à l'échelle de la métropole en raison de la faible implication des populations initialement ciblées (populations immigrées) et de l'absence de soutien politique local. L'agriculture urbaine constitue néanmoins un dispositif de sensibilisation et d'éducation à l'alimentation et à la nature reposant sur la pratique, premier jalon vers une situation de plus grande justice alimentaire