Les modèles de peuplement à Bogotá et Santiago au début du XXIe siècle

Plusieurs études ont montré qu'au cours des trois dernières décennies du siècle dernier, les villes d'Amérique latine ont connu un double processus de recomposition démographique : d'une part, un dépeuplement de leurs zones centrales et, d'autre part, une forte croissance de leurs périphéries. Sur la base de ces tendances, des politiques de repeuplement ont été générées dans les zones centrales de plusieurs villes d'Amérique latine, qui ont eu pour effet de ralentir les taux de croissance négatifs et même d'augmenter la population en termes absolus (par exemple, dans le cas du Mexique). Bien que ces affirmations aient été étayées par des données empiriques, les analyses ont peu fait référence à la dynamique de la population dans le "continuum" de la ville, de sorte qu'elles ont évité de réfléchir aux processus démographiques qui se produisent dans les espaces "péri-centraux" des villes, c'est-à-dire qu'elles ont ignoré d'évaluer les recompositions de la population qui se produisent dans les zones intermédiaires, situées entre le centre et la périphérie des villes. Bien que ces zones soient consolidées de longue date en termes de population et de construction, elles connaissent encore des inerties ou des transformations liées aux mouvements de population, aux changements d'utilisation du sol et aux tendances spéculatives du marché du logement qui s'y produisent ou qui sont le reflet de ce qui se passe dans d'autres zones de la ville