Épistémologie du théisme

International audienceLa croyance en Dieu peut-elle revendiquer le statut de connaissance ? À première vue, la cause peut sembler désespérée s’il est exigé de fournir une preuve, ou au moins des données probantes, en faveur de l’existence de Dieu. Car, au cours de l’histoire de la philosophie, aucun argument ontologique, cosmologique ou téléologique n’a réussi à démontrer de façoncertaine l’existence d’un être parfait et éternel, créateur de l’univers et particulièrement soucieux du salut des êtres humains. Toutefois, cela signifie-t-il que le croyant commet une sorte de faute épistémique en donnant son assentimentà l’idée que Dieu existe ? N’a-t-on pas le droit d’être certain même en l’absence de preuves contraignantes ? Le caractère apparemment naturel de la croyance religieuse a conduit quelques auteurs à l’idée qu’il existe une forme de parité épistémique entre la croyance en Dieu et d’autres croyances intuitives, comme la croyance que le monde extérieur existe. Ornous considérons généralement ces dernières comme des cas de connaissance, bien que nous n’ayons pas réellement de preuves irréfutables en leur faveur. Dès lors, la croyance en l’existence de Dieu ne pourrait-elle pas elle aussi constituer une connaissance de ce genre ? L’auteur soutient que si la croyance en Dieu peut difficilement revendiquer le statut de connaissance, elle en remplit néanmoins les conditions essentielles. L’auteur discute notamment de la pertinence du modèle dit « évidentialiste » en philosophie de la religion à travers l’examen d’un argument théiste récent et d’un argument athéiste ancien. Il expose également les avantages et les limites de l’épistémologie dite « réformée », d’après laquelle la croyance en Dieu est une croyance basique n’ayant pas besoin d’arguments pour être légitime