Sartre et Merleau-Ponty: l’espacement de l’imagination

Pour définir et expliquer la phénoménologie de l’imagination de Husserl, John Sallis fait recours à l’expression « espacement de l’imagination ». D’après lui il y aurait une modalité spécifique d’espacement liée à l’imagination telle qu’elle rendrait « manifeste l’imaginalité de l’apparence ». A mon avis cet espacement de l’imagination entrevu par Sallis dans l’œuvre husserlienne a été développé à partir de la réception de la phénoménologie en France, mais avec des accents tous particuliers. Au-delà donc d’un simple transfert il s’agit de montrer comment l’imagination dans la phénoménologie française assume une portée fondamentale et comment l’espacement phénoménologique de l’imagination saisi par le biais de l’analyse des objets esthétiques puisse constituer une véritable tournure de la phénoménologie française dès son début à nos jours. En appuyant mon analyse sur deux auteurs désormais classiques, Sartre e Merleau-Ponty, j’essaierais de mettre en évidence les concepts de base pour le développement de ma thèse