L'entrée dans la clandestinité des contrefacteurs de livres à Lyon entre 1650 et 1700

Au milieu du XVIIe siècle, à Lyon, un groupe socio-économique entre partiellement dans la clandestinité : le monde des libraires, relieurs et imprimeurs commence à se livrer activement à la contrefaçon de livres, en raison de l'accaparement par les grands libraires parisiens des privilèges, ces concessions de droit exclusif d'édition consentis pour un certain temps. Du fait des caractéristiques qui lui sont propres, la contrefaçon lyonnaise pose la question des rapports entre clandestinité et illégalité : dans quelle mesure la relative nouveauté du phénomène, son caractère massif, les lacunes d'une législation en cours d'élaboration, la longueur des procès favorisent-ils la tolérance dont jouissent les contrevenants à leurs débuts, et laissent-ils libre cours à une certaine impunité ? Comment expliquer le basculement vers une plus grande clandestinité à la fin du XVIIe siècle ? La masse des actes qui jalonnent le déroulement des procédures entamées devant la sénéchaussée criminelle entre 1650 et 1700 donne des éléments de réponse