Parler de vitalisme à propos de la pensée de Bergson dans L'évolution créatrice ne plairait peut-être pas à Bergson lui-même. Dans le premier chapitre de L'évolution créatrice, il s'est défendu d'adopter une pensée vitaliste en renvoyant ce mode d'approche du vivant du côté du finalisme. On sait que Bergson envoie d'ailleurs dos à dos mécanisme et finalisme en montrant l'insuffisance de ces paradigmes pour donner une véritable explication de l'être vivant. De même que le mécanisme s'applique aux " systèmes que notre pensée détache artificiellement du tout " et qu'il est donc inapplicable au vivant dans son unité de vivant, et a fortiori à la totalité de la vie biologique, le finalisme radical est " tout aussi inacceptable ", écrit Bergson, ...