Contrôle royal de l'espace et rivalités urbaines. La viguerie de Béziers et son démembrement au XIVe siècle

International audienceLe Languedoc du XIVe siècle voit l'achèvement de la mise en place des cadres territoriaux de l'administration royale installée au siècle précédent. Cet article, rédigé au début de mes recherches doctorales, lorsque je commençais à explorer la géographie administrative du Midi, présente l'exemple de la viguerie de Béziers, démantelée à la suite des réclamations de différentes villes soucieuses de disposer elles aussi de sièges royaux : Pézenas, Gignac et Narbonne. Ceux-ci sont à la confluence des besoins des habitants, de la volonté de prestige et de revenus des villes, mais aussi de considérations politiques variées. La présence permanente d'officiers royaux dans les villes sert en effet les velléités d'autonomie des consulats vis-à-vis des pouvoirs traditionnels, qu'ils soient laïques ou ecclésiastiques, ce qui s'accommode bien avec les objectifs politiques et fiscaux des souverains. Le partage de la viguerie de Béziers en territoires de taille plus modeste est par conséquent l'occasion d'une vive rivalité entre plusieurs villes bas-languedociennes, dont les arguments opposés les unes aux autres, qu'ils soient d'ordre historique et politique, économique voire tout simplement de la mesquinerie la plus crasse, entrent en résonance avec les expérimentations relatives aux critères choisis pour mettre en œuvre le découpage territorial