Médicaments antiviraux spécifiques de la grippe pendant la grippe A (H1N1) 2009 : perception et utilisation des médecins généralistes français

Vaccination is the most effective preventive measure against influenza. However the use of neuraminidase inhibitors (NAI), antiviral drugs for influenza, is disputed. The subject of this study was to describe predictors of NAI’s prescriptions by general practitioners (GPS) during the pandemic A(H1N1)2009. A web-survey has been conducted from July 15 to September 15, 2010 Among a random sample of French GPs. Among the 161 respondents, only 6% reported that they have “often” prescribed NAI during pandemic. 69% declared that they have prescribed them “time to time”. Main GPs’ objectives were to limit the risk of complications and to reduce the duration of symptoms. 25% of GPs have reported that they never have prescribed NAI during pandemic. Main barriers were an estimated lack of efficacy (64%) and an unfavourable benefit/risk balance (52%). The main predictor of NAI’s prescription during pandemic was the prescription of NAI during seasonal influenza periods (OR=3,23 [95% IC 1,3-8,8]). In order to improve NAI’s prescription during pandemic outbreak, it’s necessary to deepen our knowledge regarding NAI, specifically in ambulatory setting during seasonal influenza.La vaccination est le moyen de prévention le plus efficace contre la grippe. L’utilisation des inhibiteurs de la neuraminidase (INA), médicaments antiviraux spécifiques de la grippe, est en revanche très controversée. L’objectif de l’étude était de décrire les déterminants associés à la prescription d’INA par les médecins généralistes au cours de la grippe A(H1N1)2009. Une enquête par web- questionnaire a été réalisée entre le 15 juillet et le 15 septembre 2010 auprès d’un échantillon aléatoire de médecins généralistes français. Parmi les 161 médecins répondants, seuls 6% ont déclaré avoir prescrit « souvent » des INA pendant la pandémie. 69% ont déclaré en avoir prescrit « parfois ». Les principaux motifs de prescription étaient de limiter le risque de complications liées à la grippe et de diminuer la durée des symptômes. 25% des médecins ont déclaré ne pas avoir prescrit du tout d’INA pendant la pandémie. Les principaux freins étaient le manque d’efficacité (64%) et la balance bénéfice-risque jugée défavorable (52%). Le principal facteur prédictif de la prescription d’INA pendant la pandémie était la prescription de ces médicaments pendant les épisodes de grippe saisonnière (OR=3,23 [95% IC 1,3-8,8]). Pour améliorer l’utilisation d’INA en cas de crise sanitaire, il est nécessaire d’approfondir nos connaissances sur leur utilité, en particulier en médecine générale en période de grippe saisonnière