Dual labor markets and the macroeconomy

En Europe de l'Ouest, l'emploi temporaire s'est renforcé au cours des dernières décennies malgré des dispositifs légaux décourageant son usage. Cette thèse s'intéresse aux effets macroéconomiques de cet essor. De nombreux chercheurs pointent du doigt la protection légale de l'emploi. Néanmoins, la plupart des articles traitant du sujet se limitent à l'étude des états stationnaires et négligent les états transitoires. Le premier chapitre comble ce manque en construisant un modèle classique d'appariement. Des coûts de licenciement protègent les CDI, tandis que les CDD se terminent sans coût à échéance. Les paires employeur-employé nouvellement constituées choisissent le contrat qui maximise leur surplus commun. Le modèle est calibré sur des données françaises. Après une réforme instituant uniquement des CDI protégés par des coûts de licenciement plus faibles, la convergence vers le nouvel équilibre est lente ; l'emploi CDI décroît tandis que le chômage augmente. Le second chapitre s'intéresse aux fluctuations au sein d'un marché segmenté. Pour ce faire, un modèle presque similaire à celui du premier chapitre est intégré dans un cadre Néo-Keynésien. La protection de l'emploi affecte l'usage des CDD, ce qui en retour modifie l'optimisation de l'emploi et des prix par les entreprises. L'effet des coûts de licenciements sur les évolutions de l'inflation est étudié. Le modèle est calibré et estimé sur des séries trimestrielles caractéristique de la Zone Euro à l'aide d'une méthode de Monte Carlo séquentiel. Le modèle reproduit bien les moments caractéristiques d'un marché du travail dual. La variance de l'inflation n'est pas affectée par un changement des coûts de licenciement, bien que les dynamiques de ses différentes composantes sont radicalement différentes. À l'aide d'une méthode de perturbation d'ordre trois, l'effet de l'incertitude est étudié en introduisant des volatilités stochastiques dans les processus de chocs. L'emploi CDD réagit différemment à un choc d'incertitude et à un choc négatif sur la demande, ce qui peut permettre de les distinguer empiriquement. Le troisième chapitre se penche sur la modélisation de la création d'emploi dans les modèles d'appariement. La littérature peut être catégorisée selon la manière de modéliser les CDD. Une approche flexible considère que les CDD peuvent être licenciés gratuitement et à tout moment. À l'inverse, une approche rigide définit les séparations avant terme comme étant impossibles. Un compromis entre robustesse et prise en compte des effets de substitution contractuels à l'embauche émerge. L'approche flexible mène généralement à des embauches en CDD uniquement. De nombreux articles recourent alors à des règles d'embauche ad hoc qui dirigent une proportion fixée des nouvelle paires employé-employeur vers des CDI, ce qui exclut de fait le choix entre contrats à l'embauche. Si l'approche rigide permet aux CDD et aux CDI d'intervenir naturellement dans les créations d'emplois, les critères de sélection des contrats à l'embauche manquent de robustesse.Despite a strict law regarding the use of atypical contracts, fixed-term employment has been expanding in Western Europe over the last decades. My dissertation studies the macroeconomic implications of this expansion. Academics assert that high firing costs account for it. However, most papers consider steady-state responses of the labor market to changes in firing costs and overlook transitions. In my first chapter, I bridge that gap and model a dual labor market as an extension of the classic Mortensen-Pissarides model. Firing costs protect open-ended contracts, whereas fixed-term contracts have a given average duration and costlessly end at expiry. New firm-worker pairs choose the contract that maximizes their joint surpluses. I calibrate the model on French data and find that transitions to a unique contract equilibrium with lower firing costs take a long time, reduce open-ended employment and increase non-employment. In my second chapter, I study fluctuations in a dual labor market with a quite similar model plugged in a typical New-Keynesian framework. As employment protection impacts the resort to fixed-term contracts, it impacts the way firms optimize their pricing decisions in response to shocks. I also look how changing firing costs alters inflation dynamics. I calibrate and estimate the model on Euro area quarterly time series data using a Sequential Monte Carlo method. The model replicates well labor market moments. I find that inflation volatility does not respond to changes in firing cost, whereas the dynamics of inflation components are deeply altered. Using a third-order perturbation method and introducing stochastic volatility, I find that fixed-term employment may enable to tell apart uncertainty and negative demand shocks. My third chapter focuses on the modeling of job creation in matching models. I review the literature and categorize papers regarding their modeling of fixed-term contracts. Fixed-term contracts may be considered as flexible - they may split anytime at zero cost - or rigid - they cannot split before their stipulated expiry date. A trade-off arises between robustness and being able to account for contractual substitution at the hiring stage. Job creation tends to occur through fixed-term contracts only, when they are flexible. Thus, many papers resort to ad hoc} hiring rules that direct a settled share of new matches towards open-ended contracts, which shut down contractual substitution effects in job creation. On the contrary, rigid fixed-term contracts lead to dual job creation, but the ranking of contracts in job creation lacks robustness