Relic, relic object and reliquary creativity : the fate of this preserved object in mourning

Dans la clinique du deuil, certains endeuillés conservent des restes de leur proche décédé avec lesquels ils prolongent une relation au-delà de la mort. Nous croisons cette pratique de conservation avec un objet de la religion catholique : la relique. La relique est un reste du corps d’un saint, considéré comme objet sacré. Elle est un objet de croyance, de catalyse, d'intercession et ouvre sur l'éternité. L'étude anthropologique de la relique nous présente le caractère exceptionnel de ce morceau de corps et l'exception de son inscription dans le rituel funéraire. A un niveau psychopathologique, l'objet-relique peut être l'entame nécessaire pour supporter la perte. L'expérience de deuil est une résurgence de l'objet perdu de la relation à l'Autre Primordial. Face à la détresse de la perte, l'objet-relique est le lieu d'un compromis illusoire et une surface hallucinatoire. Ainsi, nous présentons l'objet-relique comme un objet extérieur, orne-mental et para-mélancolique. La seconde partie de cette recherche traite les devenirs de l'objet. Généralement, il est abandonné : la résolution de deuil passe par l'acceptation du verdict de la réalité et un nouvel investissement libidinal. A l'inverse, son arrêt produit une fétichisation de l'objet. L'objet se charge d'autre chose et traite avant tout du manque imaginaire de l'Autre. Enfin, nous appelons créativité reliquaire, l'enchâssement et l'exposition du vide laissé à la suite de la disparition d'un proche. La sublimation reliquaire est à entendre comme l'expression commune des effets de deuil sur la vie du survivant. La création reliquaire est l'expression plus rare, potentielle émergence d'un signifiant et d'un lien social nouveau.In the bereavement clinic, we met patients who kept the remains of their deceased loved one and with whom they continued a relationship beyond death. We crossed this conservation practice with a religious object : relics. The relics are the remains, after death, of the body of a saint considered also as sacred objects. The relic is an object of belief, catalysis and intercession. The anthropological study of the relic allows us to present the exceptional character of this piece of body and the exception of its inscription in the funeral ritual. At a psychopathological level, the relic object is for some bereaved the start necessary to endure the loss. The experience of mourning is above all the resurgence of the lost object of the relationship to « l'Autre Primordial ». Thus, we will present the relic-object as a promise of openness and reminder of castration : an external, orne-mental and para-melancholic object. We will open the second part to the fate of this preserved object. Gradually, the object is called to be abandoned: the resolution of mourning passes by the acceptance of the verdict of reality and new libidinal investments. Its undefined stop opens towards a fetishization of the object. The object takes care of the chosen other and deals above all with the lack of the Other. Finally, we call reliquary creativity, the movement of embedding and exposure of the void left following the disappearance of a loved one. The reliquary sublimation is to be understood as the common expression of the effects of mourning on the life of the survivor. The reliquary creation is the rarer expression that can bring about the emergence of a « signifiant nouveau » and social réalité