Teaching first aid in France : towards a better consideration of human factors and learning strategies

L’amélioration de la survie des patients victimes d’un arrêt cardiaque est un enjeu de santé publique. Parmi les nombreux leviers qui pourraient contribuer à améliorer le taux de survie, celui de la formation du grand public aux gestes de secourisme est essentiel. La faible proportion de la population française formée et à jour de la formation traduit la faible efficacité des politiques actuelles pour parvenir à généraliser ces formations. Conséquence de cette situation, seulement 30% des témoins d’un arrêt cardiaque débutent un massage cardiaque.A partir des résultats de nos recherches au cours de la phase exploratoire de ce travail, nous émettons l’hypothèse que, compte tenu de la difficulté à prendre une décision en situation de stress, les formations longues de secourisme actuellement dispensées auprès du grand public ne sont pas plus efficaces qu’une initiation, ciblée à condition que le témoin bénéficie, conformément aux recommandations, d’une assistance par un professionnel du centre d’appels d’urgence.Afin de valider notre hypothèse, nous nous sommes appuyé sur la réalisation d’une étude expérimentale, sur mannequin de simulation, comparant l’efficacité de quatre modalités pédagogiques chacune appliquée à une cohorte d’étudiants en santé (formation diplômante PSC1/initiation de deux heures/initiation de deux fois une heure/cohorte non formée).Le critère d'évaluation principal était la proportion de volontaires effectuant un massage cardiaque efficace. Aucune différence statistique n’a été mise en évidence entre le groupe diplômé et le groupe non formé ni avec les groupes ayant bénéficié de l’initiation. Parmi les étudiants qui n’ont pas pu bénéficier d’une assistance (oubli d’appeler les secours), aucun n’a réalisé un massage cardiaque efficace. Une formation d’au moins deux heures consécutives confère cependant un avantage sur la rapidité de mise en œuvre des gestes par rapport à l’absence de formation.Les formations de secourisme ne semblent pas dimensionnées pour apporter une compétence, tout au plus un « savoir-faire ». La stratégie actuelle, en ne favorisant pas les réactualisations des connaissances, ne permet pas l’acquisition d’un savoir durable. Même si les apprenants bénéficient d’une expérimentation sur mannequin et d’une interaction avec le formateur, ils leur est difficile d’accéder à la conceptualisation par inférences qui permettrait d’ancrer durablement les savoirs.Nos travaux, qui s’appuient sur une analyse des facteurs humains notamment en situation de stress et sur une progression pédagogique, mettent en évidence l’intérêt de développer, auprès du grand public, des formations courtes, plus facilement généralisables et répétables. Ces formations courtes, au contenu épuré, doivent pouvoir être délivrées par un panel élargi de formateurs. A l’échelle de la population française, l’acquisition et le maintien d’un socle de connaissances sur les notions de secourisme ne passera que par une modernisation de la stratégie d’enseignement prenant en compte les facteurs humains et les stratégies d’apprentissage en lien avec la politique de santé publique et de prévention.Improving the survival of patients suffering from cardiac arrest is a public health issue. Among the many factors that could contribute to improving the survival rate, training the general public in first aid techniques is essential. The low proportion of the French population trained and up to date with the training reflects the low effectiveness of current policies to achieve widespread training. As a consequence of this situation, only 30% of witnesses of a cardiac arrest start a cardiac massage.Based on the results of our research during the exploratory phase of this work, we hypothesize that, given the difficulty of making a decision in a stressful situation, the long first aid training courses currently provided to the general public are no more effective than a targeted initiation provided that the witness benefits, in accordance with the recommendations, from assistance by the emergency call center operator.In order to validate our hypothesis, we conducted an experimental study, using a simulation manikin, comparing the effectiveness of four educational modalities, each applied to a cohort of health students (PSC1 diploma training/two-hour initiation/two-hour initiation/non-trained cohort).The primary endpoint was the proportion of volunteers performing effective chest compressions. No statistical difference was found between the graduated and untrained groups or with the groups that received the initiation. Of the students who did not receive assistance (forgot to call for help), none performed effective chest compressions. However, training of at least two consecutive hours shows an advantage in the rapidity of implementation of the gestures compared to no training.First aid training does not seem to be designed to provide competence, at most a "know-how". The current strategy, by not encouraging the updating of knowledge, does not allow the acquisition of a lasting knowledge. Even if learners benefit from experimentation on a manikin and interaction with the trainer, it is difficult for them to access the conceptualization through inferences that would allow knowledge to be anchored in the long term.Our work, which is based on an analysis of human factors, particularly in stressful situations, and on a pedagogical analysis, highlights the interest in developing short training courses for the general public, which are more easily generalized and repeatable. These short training courses, with a streamlined content, should be delivered by a wider panel of trainers. On the scale of the French population, the acquisition and maintenance of a basic knowledge of first aid concepts will only be possible through a modernization of the teaching strategy, taking into account human factors and learning strategies in relation to public health and prevention policy