Nietzsche, Foucault and the question of language

Partant d’une étude de la question du langage dans la pensée de Nietzsche, nous montrons que la lecture foucaldienne de Nietzsche, qui se concentre sur le langage et structure le parcours de Foucault, est juste et pertinente. On peut ainsi voir, que la critique philologique nietzschéenne des logos préplatoniciens et l’exploration foucaldienne de la littérature se rejoignent, puis que c’est en intensifiant le versant épistémologique de cette perspective commune, que nous nommons « le point de vue de la folie », que Foucault formalise son archéologie. Mais aussi, que c’est en remplaçant la physio-psychologie métaphorique de Nietzsche par sa propre description archéologique du langage, que Foucault intensifie l’analyse juridique de la vérité plutôt que son pendant médical, et donne à la généalogie – qu’il souhaite inscrire comme une alternative générale à la phénoménologie, aux diverses philosophies analytiques du langage, à la lecture marxienne de l'histoire et aux « sciences de l'homme » – une orientation plus urgente, plus pragmatique et plus directement politique. Nous évaluons enfin la relecture, que ces choix foucaldiens permettent, de la philosophie de Nietzsche comme une forme de parrêsia.Starting from a study of language in Nietzsche’s thought, we show that the Foucauldian reading of Nietzsche, which focuses on language and structures Foucault’s approach, is not only correct but insightful. We suggest, that Nietzsche’s philological critique of pre-Platonic logos and Foucault’s exploration of literature are informed by a shared perspective, which we call "the point of view of madness", and that Foucault theorises his archaeology by intensifying its epistemological strain. But also, that it is by substituting his own archaeological description of language for Nietzsche’s metaphorical physio-psychology, that Foucault deepens the juridical analysis of truth instead of its medical counterpart, and gives genealogy – which he intends to establish as a general alternative to phenomenology, the various analytical philosophies of language, marxist readings of history and the "sciences of man" – a more urgent, more pragmatic and more directly political turn. We eventually assess the strength of Foucault’s choices, which allow an interpretation of Nietzsche’s philosophy as a form of parrêsia