Caractérisation des profils langagiers d’enfants entre trois et huit ans pris en charge en orthophonie : intérêts d’une approche intra-individuelle

This retrospective study questions the interest of coupling an intra-individual analysis of the performances of children with developmental language dysfunctions with the classic characterisation of inter-individual differences as the main feature of their language profiles.A sample of 250 children from three to eight years old who benefitted from a language evaluation was constituted. The sample was validated as being representative of the population of children with a language disorder, according to epidemiological studies.Two groups were constituted depending on their diagnoses : a group defined as Developmental Language Disorder (DLD) and the other one as Language Disorder Associated with a biomedical condition (LDA). The idea was to characterise the language profiles according to these two groups to show that an intra-individual analysis is essential as a complement to the inter-individual analysis. Regarding the inter-individual perspective, results indicate an expected occurrence of language disorders, affecting every language components, with a different prevalence depending on the component. The deficits are phonological in a majority of cases. These deviations from the norm are to be found in both groups. On the other hand, the research hypothesis according to which the performances’ dispersions are significantly higher in the DLD group than in the LDA group. Characterising more precisely the intra-individual distorsions enables us to analyse more specifically language functioning, especially in terms of resistance and protection factors.Cette étude rétrospective interroge l’intérêt de coupler une analyse intra-individuelle des performances d’enfants présentant des dysfonctionnements développementaux du langage à la classique caractérisation des différences inter-individuelles caractérisant leur profil linguistique. Un échantillon de 250 enfants de trois et huit ans ayant bénéficié d’un bilan de langage oral a été constitué. L’échantillon a été validé comme étant représentatif de la population des enfants présentant un trouble du langage oral, par rapport aux données épidémiologiques de la littérature. Deux groupes ont été constitués, selon le diagnostic posé : un groupe dit Trouble Développemental du Langage (TDL) et un dit Trouble du Langage Associé à une condition biomédicale (TLA). Il s’agissait de caractériser les profils langagiers en fonction de ces deux groupes pour montrer que l’analyse intra-individuelle est indispensable en complément de l’analyse inter-individuelle. S’agissant d’une perspective inter-individuelle, les résultats montrent une occurrence attendue de troubles du langage, affectant l’ensemble des composantes langagières mais avec des taux de prévalence différents en fonction de ces composantes. Les déficits phonologiques sont majoritaires. Ces écarts à la norme sont retrouvés dans les deux groupes. Nous vérifions par ailleurs l’hypothèse générale de recherche qui voulait que la dispersion des performances soit significativement plus importante dans le groupe TDL que dans celui des TLA. Une caractérisation plus précise des distorsions intra-individuelles des patients du groupe TDL nous permet d’accéder à une analyse plus fine du fonctionnement langagier, sur le plan notamment des facteurs de résistance et de protection