Efficacité de l’immunothérapie allergénique spécifique aux pollens de graminées selon le profil allergénique moléculaire

Les pollens de graminées constituent une des sources les plus importantes d’allergènes aéroportés. Le diagnostic allergologique moléculaire permet de distinguer les sensibilisations aux allergènes majeurs de la réactivité croisée, qui peut être associée à une mauvaise réponse à la désensibilisation. Le but de notre étude était d’évaluer la réponse à l’immunothérapie allergénique spécifique aux pollens de graminées selon le profil allergénique moléculaire initial. Matériel et méthodes : Notre étude était observationnelle, rétrospective et monocentrique au CHU de Rouen. Les patients adultes et enfants présentant une rhinite ou un asthme allergique aux graminées à qui une désensibilisation aux pollens de graminées était proposée ont été inclus. Le critère de jugement principal était le succès ou l’échec de l’immunothérapie à la première saison et à la seconde saison pollinique selon la positivité et le taux initial des IgE Phl p 12 et/ou Phl p 7. Résultats : Cinquante-deux patients ont été inclus, majoritairement asthmatiques (72,5%). Le taux de sensibilisation à Phl p 12 était de 21,2% et 6,8% à Phl p 7. Il n’existait pas de différence significative dans la réponse à l’immunothérapie selon la positivité et le taux d’IgE Phl p 12 et/ou 7. Il existait une différence significative dans la réponse à l’immunothérapie à la 1ère saison pollinique selon l’observance (p = 0,0001) et dans le recours à une consultation non programmée pour symptômes d’allergie pendant la saison pollinique selon la positivité de Phl p 12 et/ou 7 (p = 0,022). Conclusion : La sensibilisation à Phl p 7 et/ou 12 n’a pas eu d’impact sur la réponse mais était associée à une consultation non programmée pendant la première saison pollinique. Des études prospectives de plus grande envergure sont nécessaires