Etude du phénomène d'essaimage de PME en Tunisie: <br />Cas de quelques entreprises essaimées à partir de la Compagnie de Phosphate de Gafsa

Axe Management StratégiqueInternational audienceLe phénomène d'essaimage ou de « spin-off » n'est pas un phénomène récent dans le monde. Les Etats-Unis restent toujours le pays le pionnier en la matière (dès les années 70), la France à la fin des années 80, le Japon dans les années 90... Il est le résultat d'un changement économique, politique, socio-culturel et idéologique (changement de paradigmes classiques...). En particulier, ce phénomène est considéré comme un enjeu économique et social dans les pays et, surtout pour les grandes entreprises dans la mesure où ces dernières sont en constante restructuration et réorganisation (downsizing, licenciement, externalisation d'activités, recentrage sur le « core business », reconversion d'effectifs...) en vue de gagner plus de compétitivité et mieux réussir le défi de la mondialisation et l'ouverture de l'économie nationale à l'international. Tout comme la Tunisie qui n'est pas à l'abris de ces événements. En effet, dés sa signature d'accords de libre échange avec l'Union Européenne et son adhésion à l'OMC, elle n'a pas cessé de manifester sa volonté de mieux intégrer son économie nationale dans l'économie mondiale. Ces échéances ont poussé les pouvoirs publics et les entreprises des secteurs public et privé à reconsidérer leurs stratégies de développement économique et social. D'une part, un programme de Mise à Niveau Globale a été adopté au niveau de la politique industrielle. D'autre part, très récemment, certaines grandes entreprises tunisiennes privées ont mis en place un projet pilote de développement de l'essaimage (six grandes entreprises ont été identifiées lors du 1er Congrès National de l'Essaimage tenu à Gabès en mai 2005: CPG, GCT, Poste Tunisienne, Tunisie Telecom, SONEDE, STEG).Après avoir montré que l'essaimage est une forme moderne d'entrepreneuriat, mais à nuancer par rapport à d'autres concepts proches (intrapreneuriat, extrapreneuriat, externalisation, sous-traitance,...), notre papier essayera de schématiser le nouveau contexte pour la Tunisie favorisant l'éclosion de cette forme d'entrepreneuriat (notamment contexte institutionnel et incitatif avec la promulgation de la loi n°2005-56, relative à l'essaimage des entreprises économiques). Il centrera l'intérêt sur une grande entreprise publique se trouvant au centre d'un pôle minier à Gafsa qui n'a cessé de trouver des solutions sociales face au problème de licenciement et de chômage et face à la pression syndicale dans la région: la création de sa SICAR, « Fonds de Reconversion et de Développement des Centres Miniers –FRDCM– » pour la contribution à la réalisation de nouveaux projets innovants dans la région ; le rôle de la SPG en tant qu'entreprise essaimante et financeur de nouveaux projets d'essaimage. Ensuite, le papier discutera, à partir de l'analyse approfondie de quelques cas d'entreprises innovantes essaimées, les conditions qui déterminent la création d'entreprises par les anciens employés de la CPG (pull vs. push motivations ; décision de s'engager ; stratégie de l'entreprise essaimante...). Cette analyse prendra en considération la spécificité de l'entreprise essaimante, la situation des essaimés (avant et après essaimage), et le contexte de l'opération d'essaimage. Elle décrira comment se dérouler le processus d'essaimage des employés de la CPG.Enfin, ce papier pensera apporter quelques éclairages sur ce phénomène d'essaimage de PME à partir d'une grande compagnie comme la CPG et donnera quelques recommandations pratiques à cette dernière et à sa SICAR pour de meilleures actions de sensibilisation et d'implantation d'opérations d'essaimage de ce genre