La gravure et l'histoire. Les livres illustrés de la Renaissance et du baroque et la conquête du passé

International audienceThe shift to producing "large numbers", which marked the printing boom at the beginning of the modern era, with the advent of new techniques and the greater breadth of public expectation, provided illustrated books from the Renaissance and Baroque periods with a unique environment for research and experimentation into graphic arts. Today, illustrated books from this period can be considered as an inter-disciplinary meeting point between historians, bibliographical historians and art historians. These studies analyse several aspects of illustrated books in the Renaissance and Baroque era. Particular attention was paid to examining the role attributed to engraving in the birth of historiography and in all the processes for illustrating, interpreting and teaching history. The cross-examination of written and graphic accounts of culture made it possible to observe the reasoning behind the relationships between social structures, artistic forms and the establishment of topoi. The ambiguity in the relationships between texts and images clearly stands out: graphic representation does not only complement the writing, it may also contradict it or illustrate different aspects. In addition, the question of the reliability of images in relation to Historia stands out as being a regular issue in the 17th and 18th Centuries. Finally, images were also a way of "updating" the written message and putting forward modern forms and issues based on old themes.As a mirror of the tastes of the elite who had promoted their production, dissemination and collection, the illustrated books were also studied within the context of heritage conservation.Le passage aux « grands nombres », qui caractérisa l’essor de l’imprimerie au début de l’époque moderne, les nouvelles techniques autant que les nouveaux horizons d’attente du public, rendirent le livre illustré de la Renaissance et du Baroque un théâtre privilégié de recherche et d’expérimentation des arts graphiques. Aujourd’hui les livres illustrés de cette période peuvent se considérer comme un lieu interdisciplinaire de rencontres entre historiens, historiens du livre et historiens de l’art. Ces études abordent l’analyse de plusieurs aspects du livre illustré à la Renaissance et à l’époque baroque. Une attention particulière a été donnée à l’examen du rôle dévolu à la gravure dans la naissance de l’historiographie et dans tous les procédés d’illustration, d’interprétation et d’enseignement de l’histoire. L’étude croisée des témoignages écrits et graphiques de la culture a permis d’observer la dialectique des rapports entre structures sociales, formes artistiques et constitution des topoi. L’ambiguïté des rapports entre le texte et l’image ressort avec évidence : non seulement la représentation est complémentaire de l’écrit, mais elle peut aussi le contredire ou illustrer des aspects différents. En outre, la question de la fiabilité de l’image par rapport à l’historia s’affame comme l’un des questionnements réguliers des XVIIe et XVIIIe siècles. Enfin, l’image fut aussi un moyen pour « actualiser » le message du texte et proposer des formes et des enjeux modernes rapportés à des thèmes anciens.Miroir du goût des élites qui en avaient favorisé la réalisation, la diffusion et la collection, les livres illustrés ont aussi été étudiés dans un contexte de conservation patrimoniale