La societe amicale de travail de Constantinople: (1866-1876)

La naissance d’un grand nombre d’associations grecques à Constantinopleet leur développement au cours de la deuxième moitié du XIXèmesiècle, c’est un phénomène capital pour le mûrissement de la consciencenationale de l’hellénisme de l’Asie Mineure. La fondation de l’état grecd’une part et, de l’autre,,la propagation des idées et de l’expérienceeuropéenne concernant les différents types de société sont sans doute lesmotifs profonds de ce phénomène, qui ne se serait pas manifesté, sans lalibéralisation de l’état ottoman dûe à la réforme de 1856.La plupart des associations grecques de Constantinople ont commeprincipal but la conservation et la propagation de la langue et de laculture grecque. Dans ce sens l’association qui jouera le premier rôle,c’est bien «Le Syllogue littéraire hellénique de Constantinople» qui futfondée en 1856.Or, il y a un seul cas d’une association très originale, «La Société ami- cale de travail», qui avait comme but l’encouragement du travail. Danscet article nous examinons en détail la naissance de cette association en1866, la condition sociale de ses fondateurs, ses statuts, son idéologie,ses activités, ses comptes rendus, son évolution et son déclin, jusqu’à samystérieuse disparition en 1876.Nous essayons de faire apparaître les différentes phases de son développement:première phase: orientation mutualiste;deuxième phase: orientation d’investissement dans l’industrie (tentativeéchouée);troisième phase; orientation vers une société de crédit.Ces trois phases avec leurs orientations divergeantes reflètent bien lescontradictions internes et la confusion idéologique des principaux membresde l’association. Si on y ajoute les difficultés objectives (bas niveaude développement industriel, absence d’un vrai prolétariat industriel,guerre de 1877) on comprend mieux la fin obscure d’une telle entreprise