Neagoe Săcuianu, un grand dignitaire de Dâmboviţa de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Repères généalogiques et cursus honorum

Dans ces quelques pages, nous avons essayé d’esquisser deux aspects importants de la biographie d’un important boyard valaque du XVIIe siècle, originaire du département de Dâmboviţa, promu aux fonctions des plus hauts dignitaires par le prince Constantin Serban : sa généalogie et sa carrière politique. Neagoe Săcuianu a été fidèle au fils illégitime de Radu Serban l'accompagnant dans l’exile, après la perte du trône, probablement jusqu'aux premiers mois de 1664, en Hongrie et en Pologne, allant même jusqu’à Moscou, en tant qu’ambassadeur, ce qui nous permet de supposer qu’il parlait plusieurs langues étrangères. Pour le remercier de ses services, l'ancien prince valaque lui avait fait don du village de Bărbăteşti en Teleorman, pour la possession duquel le dignitaire entra en conflit direct avec Şerban Cantacuzino, chef du parti des Cantacuzènes. Celui-ci avait revendiqué cette propriété, se considérant autorisé, en raison de ses relations familiales avec Constantin Serban, par sa mère, Elina, épouse du postelnic (sénéchal) Constantin Cantacuzino et fille légitime de Radu Serban. Cet aspect a certainement constitué un des facteurs déterminants de la position de Neagoe Săcuianu dans le groupe adverse des boyards, celui des Băleanu ‒ Leurdeanu, mais il n''en était pas le seul, la parenté avec les importantes familles de Băleanu et Bucşanu de Dambovita – dans ce dernier cas, l’alliance entre les deux familles étant obtenue par le mariage de Bălaşa, fille unique de Neagoe Săcuianu, arrivée à la maturité – avec le clucer (intendant) Badea Bucşanu – ayant également compté. Non dernièrement, ses qualités personnelles, telles que la constance, la loyauté, la persuasion, la justesse de ses raisonnements, qui lui ont été reconnues par les princes régnants de l’époque, nous le présentent comme un redoutable homme politique, un militaire de grande valeur et un diplomate habile, et expliquent son ascension dans les dignités jusqu’au plus haut niveau, celui de „grand ban”. Enfin, nous sommes maintenant en mesure de mieux comprendre, à la fin de cette étude, pourquoi Neagoe Săcuianu a été préféré par le groupe de boyards au nom duquel avait agi et s’était porté comme candidat au trône, sous le règne d’Antoine de Popeşti, témérité pour laquelle il avait payé par sa destitution du divan (conseil) princier après le 9 juin 1669, par la privation temporaire de liberté et par la coupure du nez.Păduraru Marius. Neagoe Săcuianu, un grand dignitaire de Dâmboviţa de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Repères généalogiques et cursus honorum. In: Annales d'Université "Valahia" Târgovişte. Section d'Archéologie et d'Histoire, Tome 20, 2018. pp. 81-88