Les Indo-Européens et l’archéologie

It is often believed that the community of the ancient and contemporaneus languages or a great part of Europe and Western Asia, grouped under the name of « indoeuropean languages », could reflect primavly the existence of one, unique prehistoric people. This people should later expand by migrations and conquests. Many different nativ territories were proposed for the origins of such a people, today the most accepted are the hipotesis proposing the terrtories of the Near East, the Black Sea steppes and once more – Scandinavia. Nevertheless each of these hipotheses seems to be in collision with archeaeological reality. We should ask our-selfs wheather the hipothesis itself should be revised. It is easy to show that this hipothesis survived three centuries, regardless the linguistic, archaeologic and anthropolical racts proposed for its justification. Founded or not, it concerns in all the cases the obvious ideological construction, touching the way, how Europeans considered their origins. In reality, many other linguistic models, richer and more complex, could be proposed for explanation of similarities between the languages, which are geographically close.Il est fréquemment admis que la communauté de langues anciennes ou vivantes d’une grande partie de l’Europe ainsi que de l’Asie occidentale, regroupées sous le terme de « langues indo-européennes », serait explicable par l’existence d’un peuple préhistorique unique. Ce peuple aurait ensuite essaimé par migrations et conquêtes. Si différentes origines géographiques ont été proposées pour le foyer d’origine du peuple supposé, les plus fréquemment invoquées aujourd’hui sont le Proche-Orient, les steppes de la mer Noire et, de nouveau, la Scandinavie. Toutefois, chacune de ces hypothèses se heurte à de nombreuses difficultés par rapport aux réalités archéologiques. On peut alors se demander si ce n’est pas l’hypothèse elle-même qui mérite d’être mise en question. On peut montrer en effet que cette hypothèse s’est maintenue intacte depuis près de trois siècles, quels que soient les faits, linguistiques, archéologiques ou anthropologiques, qui aient été invoqués pour la justifier. Fondée ou non, il s’agit dans tous les cas d’une indéniable construction idéologique, qui touche à la façon dont les Européens ont pensé leur propre origine. De fait, bien d’autres modèles linguistiques, mais plus riches et plus complexes, sont susceptibles d’expliquer des similarités entre langues géographiquement proches.Demoule Jean-Paul. Les Indo-Européens et l’archéologie. In: Préhistoire de l’Europe : des origines à l’Âge du Bronze. Actes du 125e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, « L’Europe », Lille, 2000. Paris : Editions du CTHS, 2003. pp. 485-489. (Actes du Congrès national des sociétés savantes, 125