The limitation of a uniform emission charge : the case of Dutch pig farms

A generally accepted theorem in environmental economics is that an emission charge is the least-cost method for society to achieve a prescribed standard. But this assumes that no inefficiencies with respect to the undesired outputs occur at the level of the farm. However, in the real world farms do not operate efficiently, because of differences in availability of resources (e.g. management). Therefore, the proposition that taxes are the least-cost method to achieve a prescribed standard can be challenged. To illustrate this result a micro-economic model of Dutch pig farms is developed. For the Dutch pig farms, imposing a tax is not cost-effective, regulation is even more cost-effective with respect to minimizing the costs of reducing the number of pigs.L'économie de l'environnement montre que la réduction des émissions polluantes se fait au coût social minimal lorsque les coûts marginaux de dépollution sont identiques pour tous les pollueurs. Dans ce cas, la taxation est la méthode socialement la moins coûteuse pour arriver à un résultat donné. Toutefois, pour y parvenir, on suppose que le coût marginal de pollution est le même pour toutes les entreprises, avant taxation. Cette hypothèse se vérifie lorsque les exploitations sont efficaces en ce qui concerne les produits non désirés. Mais, en réalité, elles ne sont pas toutes efficaces de ce point de vue, en raison de disparités dans l'accès aux ressources (de gestion par exemple). La recherche empirique doit alors tenter de répondre aux questions suivantes : tous les pollueurs ont-ils le même profit marginal en l'absence d'une politique de protection de l'environnement ? Quelle est la solution la plus économe pour satisfaire une politique donnée : la taxation ou la réglementation ? On modélise le cas des élevages porcins au Pays-Bas. Pour pallier l'absence de données, on suppose que les nuisances (les émissions d'azote) dépendent linéairement du montant du capital, assimilé ici au nombre de porcs. Par hypothèse les exploitants maximisent leur profit de court terme ; de ce fait, les facteurs ne sont pas tous à leur équilibre de long terme. La recette marginale n'est égale à la dépense marginale que pour les facteurs variables. On utilise une fonction quadratique normalisée comprenant trois facteurs (le cheptel, les bâtiments et le matériel) et un prix normalisé. Le progrès technique est, comme d'habitude, pris en compte par une tendance temporelle. L'estimation du modèle est faite en utilisant les données d'exploitations porcines de la période 1975-1988. A l'aide de la fonction de profit estimée, on peut calculer le coût marginal de diminution du cheptel dans une grande et dans une petite exploitation. Ce coût marginal varie d'une exploitation à l'autre, ce qui traduit l'existence d'inefficacités par rapport à l'utilisation des produits non désirés. Si l'on retient le critère coût-efficacité, la réglementation est préférable à la taxation pour les exploitations porcines néerlandaises. Avec la réglementation, solution la plus efficace à coût fixé, la diminution du cheptel touche surtout les grandes exploitations. Lorsque l'on impose une taxation uniforme, elle concerne surtout les petites.Thijssen Geert. The limitation of a uniform emission charge : the case of Dutch pig farms. In: Cahiers d'Economie et sociologie rurales, N°31, 2e trimestre 1994. Efficacité et productivité dans l'agriculture. pp. 125-137