Los inmigrantes chinos en la amazonía peruana

The history of the Chinese in Peru, which can be traced from the second half of the XIX century to present day, remains mostly unknown. The classic image of the Chinese as peones of big haciendas and the famous chinos de la esquina or restaurant owners (chifas), has always placed them in cities and on the coast. This static image proves to be misleading. The present article shows that Chinese stood out immediately because of their great geographical mobility and assimilation capacity. The Chinese, far from being passive spectators, have contributed since 1870 to the organisation of the national territory especially in the amazonian area — the last place in which one would expect to find them. In this hostile environment, they have often played the role of economic and cultural intermediaries between the civilized and the uncivilized. They have also been important actors in the rubber saga.Les Chinois du Pérou ont une histoire et cette histoire qui remonte à la deuxième moitié du XIXème siècle et va jusqu’à nos jours reste pour l’essentiel méconnue. L’imagerie populaire, habituée à voir en eux les peones des grandes haciendas et ensuite les fameux chinos de la esquina ou propriétaires des chifas, les a fixés pour toujours dans les villes et campagnes côtières. Cette vision statique est erronée. En effet, le présent article montre que la population chinoise s’est très vite singularisée par sa grande mobilité géographique ainsi que par sa capacité d’intégration. Les Chinois, loin d’être passifs, ont contribué dès 1870 à l’organisation de l’espace, notamment en Amazonie — région où l’on s’attendait le moins à les retrouver. Dans ce milieu hostile ils ont souvent joué, entre les “civilisés” et “sauvages”, le rôle d’intermédiaire économique et culturel. Ils ont aussi été des acteurs importants dans l’épopée du caoutchouc.Los chinos del Perú poseen una historia que data de la segunda mitad del siglo XIX, historia que en lo esencial permanece poco conocida. La imaginería popular, acostumbrada a ver en ellos los peones de las grandes haciendas y luego los famosos “chinos de la esquina” o propietarios de “chifas”, los ha fijado para siempre en las ciudades y valles costeños. Esta visión estática es errónea. En efecto, el presente artículo muestra que la población china se destacó rápidamente por su gran movilidad geográfica así como por su capacidad de integración. Los chinos, lejos de ser espectadores pasivos, han contribuido —a partir de 1870— a la organización del espacio, particularmente de la amazonía —región en donde uno esperaría raramente encontrarlos—. En este medio hostil, los chinos han desempeñado a menudo un papel de intermediario en la epopeya del caucho.Lausent-Herrera Isabelle. Los inmigrantes chinos en la amazonía peruana. In: Bulletin de l'Institut Français d'Études Andines, tome 15, N°3-4, 1986. pp. 49-60