Alcool et chirurgie de l’obésité : liaisons dangereuses ? Déterminants de l’augmentation de la consommation d’alcool chez les femmes après une chirurgie de l’obésité type bypass gastrique

Les récentes données de la littérature rapportent une augmentation d’un mésusage ou d’une dépendance à l’alcool après une chirurgie bariatrique de type bypass gastrique. L’abus d’alcool peut correspondre à une récidive d’un problème d’alcool existant avant l’intervention, mais il peut s’agir d’un mésusage de novo. Nous avons étudié ces patients ayant une dépendance à l’alcool après un by pass gastrique, recrutées dans un centre de soins et de réadaptation en alcoologie féminin. L’objectif de l’étude est d’identifier les déterminants de l’augmentation de la consommation d’alcool chez les femmes après une chirurgie de l’obésité type bypass gastrique. Matériels et Méthodes : nous avons réalisé huit entretiens semi-dirigés auprès de femmes volontaires. Les critères de recrutements étaient d’avoir effectué une postcure en addictologie dans l’établissement et d’avoir un antécédent de Bypass gastrique. L’analyse des données a été effectuée par la méthode de théorisation ancrée. Résultats : avant le bypass, un contexte psychique fragile, un refuge dans la nourriture, des comportements excessifs et une inhibition provoquée par l’obésité sont évoqués. Le bypass va provoquer des modifications : perception plus rapide et plus intense des effets de l’alcool, perte de repère suite modifications corporelles. Après le bypass, émerge le transfert d’addiction, la notion de guérison incomplète et un accompagnement médical insuffisant sur le plan psychologique. Discussion : nos résultats sont comparables aux données de la littérature. Une étude portant sur un plus grand échantillon serait utile pour obtenir des résultats significatifs sur la prévalence des déterminants. Conclusion : Nécessiter d’informer les patients candidats au bypass sur les effets modifiés de l’alcool liés à et du risque majoré d’abus d’alcool après l’intervention. Le suivi psychologique doit être optimisé pour repérer les complications psychologiques et addictologiques après l’opération