L'accès des femmes aux CAARUD : une discrimination négative indirecte

National audienceLe traitement des usager·e·s de drogues au sein des institutions médico-sociales proposant accompagnement social, soin et prévention a fait jusqu’à aujourd’hui l’objet de peu d’analyses au prisme des rapports de genres (Neff, 2018). Si cette approche a été mobilisée dans l’étude des carrières de consommation (Bounhik, 2008 ; Simmat-Durand, 2009) et de l’organisation du trafic (Perrin, 2018), on sait encore peu de choses sur la façon dont cesorganismes publics (re)produisent des différenciations, des assignations ou des inégalités fondées sur le genre. Ce chapitre d'ouvrage propose d’y contribuer en s’intéressant à la construction de l’accessibilité à l’offre de services des « Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues » (CAARUD). Il s'agira d'interroger pourquoi, malgré des dispositions pensées pour faciliter l'accès au public, nombre de nombre de femmes limitent leurs recours à ces structures. Deux questions sont ici explorées. Comment comprendre d’abord que les femmes ne recourent pas aux CAARUD à l’égal des hommes alors que ces établissements reposent sur un principe d’accès inconditionnel ? Dans quellemesure ensuite l'existence de rare espace en non-mixité peut compenser cette inégalité structurelle d’accès