Genre

International audienceLongtemps réservé au monde académique, le genre est devenu en France d'un usage courant : on parle d'avoir un genre, d'inégalités de genre, de violence de genre, de théoriedu-genre. Le vieux concept abscons se diffuse et l'amplification de son usage tend à le présenter comme une nouveauté-souvent dans l'ignorance de son ancienneté académique mais, souvent aussi, par volonté de le discréditer. Car en même temps qu'il suscite de plus en plus d'intérêt, le genre déchaîne incompréhension et hostilité. Ce concept fait l'objet de diverses théories (en France et ailleurs), circule entre le mouvement social et la recherche scientifique depuis des décennies, et se diffuse désormais un peu partout. Il vise à révéler l'expérience que l'on peut faire du pouvoir, de l'injustice, de l'inégalité, de la violence parce que l'on est une femme, un homme, ou parce que l'on refuse de se voir réduire à l'une de ces catégories. Trois termes lui sont aujourd'hui associés qui constituent les trois critères ou anti-critères selon lesquels on s'y rallie ou, au contraire, on le conteste, on le déteste, on le combat : féminisme, sexualité, intersectionnalité