Repérage et prévention précoces du retard d'acquisition du langage du jeune enfant

Introduction : les troubles du langage concernent 5% des enfants en France. Les études montrent que plus le repérage et la prise en charge des difficultés langagières sont précoces, plus le risque de conséquences ultérieures diminue : troubles persistants de langage, l’échec scolaire et professionnel, les troubles de socialisation, etc…Les recommandations actuelles demandent de rechercher des facteurs de risque mais ils ne sont pas spécifiques au langage et limités. Notre objectif principal était de créer une fiche-synthèse en comparant le profil d’enfants participants au programme « atelier jeux de langage » avec les données de la littérature ayant retrouvé d’autres facteurs. Notre second objectif était de promouvoir l’intérêt des compétences psychosociales en médecine.Matériel et méthode : étude quantitative, multicentrique et descriptive après la collecte de données issues de questionnaires remplis par les parents.Résultats : parmi 5 centres, 61 profils d’enfants ont été analysés et comparés à la littérature. La majorité des enfants présentaient les facteurs de risque de retard de langage suivants : sexe masculin (68,85%), catégorie socioprofessionnelle parentale à faible diplôme (40,38% des pères, 70,49% des mères), absence de mode de garde (67,21%) et exposition aux écrans prolongée (55,75%). Il persistait des signes d’alerte : absence de pointage (16,39%) et moins de 50 mots (100%), à repérer respectivement à 12 mois et 24 mois. Seuls 2 généralistes ont orienté un enfant vers l’atelier (3,28%).Conclusion : le généraliste doit porter une attention aux populations à risque, évaluer l’environnement de l’enfant, repérer les signes d’alerte et orienter vers une prise en charge en impliquant l’entourage. Il doit inclure l’enfant dans un parcours de soins grâce à une plateforme de coordination où des consultations y sont organisées rapidement afin d’éliminer les causes secondaires et intervenir précocement. Si peu de signes d’alerte sont présents et que l’environnement semble défavorable, le généraliste peut prodiguer des conseils de guidance parentale et orienter vers des programmes de stimulation tels que l’atelier langage qui renforce les compétences psychosociales de l’enfant et de ses parents dans un environnement riche en stimuli. Ce parcours a été résumé dans notre fiche-synthèse