Quel est le vécu et la représentation de la thérapie assistée par l'animal des médecins généralistes, médecins traitants de résidents d'EPHAD pratiquant cette thérapie ?

La relation homme-animal s’est transformée au fil du temps et aujourd’hui elle commence à faire partie intégrante du monde médical. L’animal s’introduit notamment au sein des institutions comme un médiateur visant à améliorer la qualité de vie. L’objectif de cette thèse était d’étudier la représentation et le vécu de la thérapie assistée par l’animal (TAA) par les médecins traitants ayant des patients bénéficiant de cette thérapie au sein des EHPAD français grâce à une étude qualitative. Nous avons réalisé des entretiens semi-dirigés avec des médecins généralistes exerçant dans la région de Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’analyse de leur discours nous a notamment révélé une confusion parmi les médecins interrogés qui ne font pas la distinction entre la TAA, les animaux de compagnie des résidents et les animaux vivant au sein de la structure (hormis un participant). Les impacts relayés par ces médecins sur la présence permanente des animaux et par les séances de TAA sont multiples et variés : un sentiment d’apaisement et de bien-être de leurs résidents ; une amélioration de leurs troubles du comportement ; la stimulation de leur mémoire ; la création de liens sociaux entre les résidents mais aussi entre les soignants et les résidents. La susceptibilité individuelle des résidents et leur relation antérieure avec les animaux influenceraient l’impact de la présence permanente des animaux et des séances de TAA au cours de leur séjour en institutionnalisation. L’évaluation des bénéfices se révèle difficile pour les médecins traitants devant l’absence de mesures scientifiques, de protocole et de recul. Les limites de la pratique de la TAA et des animaux permanents en EHPAD sont liées à la disponibilité des animaux, aux peurs des résidents et à leurs allergies. Les freins sont d’ordre financier, d’autres sont liés au type d’animal accueilli et à l’hygiène réglementaire qui y est associée. Finalement, la TAA est décrite comme une thérapie non médicamenteuse personnalisée qui nécessiterait un encadrement médical et un protocole modulable pour chaque patient