Etude géoarchéologique d'une séquence du Néolithique moyen : Alpes-Maritimes, Nice, 20 rue Fodéré, Villa Lympia : rapport de fouille. Nîmes : Inrap MED, 2015. 1 vol. (220 p.) : couv. ill., ill. en coul., cartes, plans ; 30 cm

Cette opération a été une occasion unique de documenter environ 3 m de stratigraphie se rapportant au Néolithique moyen. Les données issues du mobilier archéologique et les datations au radiocarbone fournissent une fourchette chronologique comprise entre 4445 Cal BCE et 3126 Cal BCE pour les niveaux renfermant des objets. Au cours des investigations, aucun fait archéologique n’a pu être découvert.L’ensemble des études montre l’influence prédominante des apports latéraux dans l’exhaussement sédimentaire local. La majorité du mobilier archéologique en présence semble donc hérité des zones localisées en amont (plaine alluviale et versant du mont Alban). Néanmoins, les analyses paléoécologiques et géomorphologiques ont permis d’appréhender les liens qui unissent les communautés néolithiques à leur environnement sur le territoire niçois.Les assemblages malacologiques suggèrent une pression pastorale élevée, tout en soulignant l’absence d’habitats et de milieux cultivés sur l’emprise de la fouille. À l’écart du site de Fodéré, l’exploitation et la mise en culture des zones basses et/ou des pieds de versant est confirmée par la présence de restes de céréales, d’indicateurs polliniques d’anthropisation et par de légères oscillations de la teneur en phosphates.Il a été possible d’identifier un épisode de dégradation des sols de versant consécutif à l’expansion des pratiques agropastorales. De courte durée, il se développe entre 3689 et 3640 Cal BCE. Les données paléoenvironnementales montrent que les hommes, par la pression qu’ils exercent sur la couverture végétale, préparent le milieu à cette crise érosive, mais n’en sont pas pour autant le véritable élément déclencheur. Des épisodes météorologiques ponctuels (orages de forte intensité) suffisent vraisemblablement à déclencher une crise érosive. Ce phénomène peut se produire quelle que soit la tendance climatique globale. La pression anthropique et les manifestations météorologiques de forte intensité associées aboutissent à l’érosion des sols de versants. Sans ce déclencheur météorologique, les hommes n’auraient probablement eu qu’une très faible influence sur la morphogenèse.Enfin, l’étude archéobotanique a permis d’identifier la présence du noyer à une période ancienne (Beta 350 707 : 5910 ± 30 BP). Cette datation remet en cause le statut de marqueur chronologique attribué à la Juglans line. Compte tenu de ce résultat,l’apparition de la courbe continue du noyer dans les diagrammes polliniques ne doit plus être rattachée systématiquement à la période romaine