Les signes neurologiques mineurs comme indicateur du neurodéveloppement dans le trouble bipolaire

Introduction : le trouble bipolaire une pathologie psychiatrique à déterminisme complexe qui représente un enjeu de santé publique. L’hétérogénéité phénotypique de ce trouble complexifie la recherche de facteurs protecteurs ou pouvant favoriser l’apparition de la maladie. La stratification des troubles bipolaires en phénotypes précis pourrait permettre d’améliorer l’homogénéité clinique des patients inclus dans les études s’intéressant à la physiopathologie du trouble bipolaire. Dans ce but, l’hypothèse neurodéveloppementale présente un intérêt tout particulier. Parmi les arguments en faveur de ce modèle, les signes neurologiques mineurs sont les déficits moteurs primaires les plus largement étudiés. Ils constituent un groupe hétérogène de symptômes regroupant des déficits des fonctions intégratives, une incoordination motrice, et des difficultés dans la réalisation de séquences motrices complexes. Objectifs : ce travail de thèse a pour objectif de faire l’état des connaissances actuelles sur les signes neurologiques mineurs dans le trouble bipolaire, et cherchera à travers un travail expérimental à mettre en évidence le lien entre ces signes neurologiques mineurs et le phénotype neurodéveloppemental chez les patients bipolaires. Méthodes et résultats : nous avons réalisé une revue de la littérature en sélectionnant les articles s’intéressant à la présence et aux caractéristiques de ces SNM chez les patients bipolaires, ce qui a permis de rassembler des arguments en faveur d’une présence accrue des signes neurologiques mineurs chez les patients bipolaires par rapport à la population générale. Nous avons ensuite réalisé une étude rétrospective monocentrique pour analyser la corrélation entre intensité des signes neurologiques mineurs et charge neurodéveloppementale chez 37 patients bipolaires. Nos résultats indiquent qu’il existe une corrélation significative entre les scores de signes neurologiques mineurs et la charge neurodéveloppementale présentée par les patients bipolaires. Conclusion : les signes neurologiques mineurs sont des signes cliniques plus fréquemment retrouvé dans le trouble bipolaire quand dans la population générale. Notre étude est à notre connaissance la seule ayant fait le lien directement entre intensité des signes neurologiques mineurs et intensité de la charge neurodéveloppementale chez des patients bipolaires. Ce résultat confirme que ces marqueurs cliniques simples à rechercher en pratique représenter un outil de choix pouvant être utilisé lors de futurs travaux s’attelant à la stratification des troubles bipolaires en phénotypes précis