Profil de résistance aux antibiotiques des principales entérobactéries isolées des infections urinaires au laboratoire de microbiologie de l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V.

Les infections urinaires peuvent constituer un problème de santé publique de part leur fréquence et quelquefois de part leur gravité. L’antibiorésistance des bactéries impliquées dans les infections urinaires limite le choix des antibiotiques et justifie une surveillance épidémiologique. A ce titre, nous avons entrepris une étude rétrospective, au laboratoire de microbiologie de l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V à Rabat du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2009, tant sur le plan de la fréquence des principales entérobactéries isolées que sur celui de la résistance de ces dernières à différents antibiotiques. Sur 20590 échantillons urinaires, 2459 répondaient aux critères d’infection urinaire (11,94%). La moyenne d’âge des patients dans notre étude était de 49,55 ans avec un sex-ratio F/H est de 1,16. L’étude bactériologique des entérobactéries était largement dominée par Escherichia coli (70.81%) suivi de Klebsiella (18.81%), Proteus (5,19%), Enterobacter (3,8%), Citrobacter (0,57%) et d’autres. La fréquence de la résistance globale des principaux genres d’entérobactéries vis-à-vis des pénicillines, des céphalosporines de première génération, de quinolones et de furanes est élevée. Cependant les céphalosporines de deuxième et troisième génération, les aminosides et la colistine conservent encore un bon profil d’activité. La résistance des bactéries isolées aux antibiotiques, mis en évidence dans notre étude, montre l’intérêt de suivi de l’évolution de l’écologie bactérienne et du profil de résistance. Ces résultats suggèrent la nécessité de la gestion de la prescription des antibiotiques, tout en adaptant l’antibiothérapie à l’antibiogramme, au patient et à son environnement