Les sarcomes utérins : aspects cliniques et thérapeutiques (série de l'INO a propos de 11 cas)

Les sarcomes utérins sont des tumeurs malignes rares, d’origine conjonctivale dont l’histogénèse reste complexe et incertaine. Elles sont caractérisées par une diversité histopathologique et clinique importante et un pronostic médiocre. Le présent travail rapporte les résultats d’une série de onze cas de sarcomes utérins colligés à l’institut national d’oncologie de rabat. L’étude est étalée sur huit ans (2000 -2007). La banalisation des symptômes et la tendance des patientes à les minimiser contribuent considérablement au retard diagnostique (trois de nos patientes avaient un stade III, deux avaient un stade II et une seule patiente avait un stade I). les autres cas n’ont pas été stadifiés. L’âge moyen de nos patientes est de 56 ans et huit patientes étaient ménopausées. Parmi les circonstances favorisantes : une patiente avait présenté un sarcome radio induit après traitement du cancer du col ; et une autre patiente avait présenté une tumeur des gaines des nerfs de l’utérus dans le cadre de la maladie de Von Recklinghausen. Le diagnostic du processus utérin est apporté par l’imagerie : l’échographie pelvienne transabdominale et surtout endo-vaginale. La tomodensitométrie permet essentiellement le bilan d’extension loco-régionale et donc l’opérabilité. Aucune de nos patientes n’a bénéficié de l’imagerie par résonance magnétique qui reste malgré tout l’examen de référence dans le cadre de l’évaluation loco-régionale. Le curetage biopsique a permis le diagnostic de certitude chez cinq patientes soit 45%. Le traitement chirurgical est le traitement princeps : il permet d’éradiquer la maladie et offre la possibilité d’une étude précise anatomopathologique de la pièce opératoire et de dégager les facteurs histopronostiques. Toute nos patientes ont bénéficié d’une chirurgie première qui a consisté en une hystérectomie totale avec annexectomie bilatérale dans 73% des cas. Du fait de la faible lymphophilie, le curage n’a pas été indiqué sauf pour une seule patiente qui avait des adénopathies pelviennes ayant bénéficié d’un curage de nécessité. La chirurgie était palliative pour une patiente. La radiothérapie externe était indiquée chez trois patientes, deux patientes ont bénéficié d’une curiethérapie et la chimiothérapie n’a été réalisée que dans deux cas. Avec un recul moyen de 2 ans, l’évolution était favorable chez sept patientes. Deux patientes ont présenté une évolution métastatique : métastases pulmonaires (un cas), une carcinose péritonéale (un cas). Le stade clinique et le grading représentent les facteurs pronostiques déterminants et affectent considérablement la survie. Enfin, le diagnostic précoce et la prise en charge rapide restent le seul garant d’un résultat meilleur