Musical thought and philosophical archetypes : the resurgences of the ancient Greek civilization in the middle Ages (« Les sources de la pensée musicale du Moyen Age : la part de l'archétype antique »)

Ouvrage dirigé par Anny NowakInternational audienceMusique-science, harmonie transcendantale et éthique musicale : trois concepts que l'on peut considérer comme autant d'archétypes philosophiques qui fonderont la pensée musicale des théoriciens du Moyen Age, du moins jusqu'à la fin du XIIIe siècle. Ces concepts, décontextualisés, ont cependant perdu leur force première dans le passage de l'Antiquité au Moyen Age. Ils se sont affaiblis, et vidés de leur sens initial. Les multiples erreurs, les contresens qui apparaissent dans le discours théorique médiéval pour tenter de faire revivre la musique antique, nous montrent bien à quel point les hommes du Moyen Age ont peu ou mal compris les théories de leurs prédécesseurs. Pour eux semble compter seulement le substrat intellectuel, faisant des traités médiévaux des objets hybrides, où le fondement antique le dispute à la nécessité pédagogique, en un discours qui s'adresse à l'interprète, tout en faisant l'apologie du philosophe. Concilier les inconciliables : telle pourrait être la devise de la théorie musicale médiévale, qui ne pourra se résoudre avant longtemps à dépasser les fondements philosophiques archétypaux issus de l'Antiquité, et à accepter l'idée d'une musique faite par et pour l'homme. Le décalage entre une philosophie considérée comme indépassable et les évidents bouleversements du discours musical, liés à l'émergence de la polyphonie et à une technicité accrue, nous obligent à nous interroger sur les raisons de ce hiatus, et sur leurs modalités de mise en œuvre