Mères et pères dans la gestation pour autrui

Lorsqu'on recueille des témoignages sur la gestation pour autrui, on bserve une prééminence du discours féminin sur le discours masculin quant à l'expérience du traitement médical et de l'attente de l'arrivée de l'enfant. Les personnes rencontrées ayant eu recours à la gestation pour autrui semblent, pour la plupart, l'avoir fait dans le cadre d'un projet conjugal. Le parcours de la GPA y est toujours présenté comme le résultat d'une longue réflexion menée au sein du couple et d'une décision prise à deux. Cependant, lorsque les mères relatent la rencontre avec la femme américaine qui a accepté de porter leur enfant, la nouvelle de sa grossesse, l'angoisse quant à la santé de l'enfant au moment de l'accouchement ou par la suite (dans un cas, les jumeaux sont nés prématurés), et la relation, particulièrement forte, qui s'est nouée avec la gestatrice, le mari s'efface pour ne plus laisser place qu'à l'expression de la mère qui témoigne. Néanmoins, il y a des moments où le mari et père reprend place : lorsqu'il s'agit d'ancrer le projet d'enfant et la décision de recourir à une GPA dans une dimension conjugale et lorsque l'histoire de ce parcours est racontée à des personnes tierces (pour des raisons militantes et politiques), à l'entourage et, plus tard, à l'enfant