Déterminants de la durée de séjour des femmes accouchant au CHRU de Montpellier : apports du géocodage des adresses pour évaluer le niveau socio-économique

International audienceLa précarité est un des déterminants de l’accès aux soins et pourrait également conditionner le retour à domicile après un accouchement. Nous faisons l’hypothèse que ce retour est plus difficile pour les femmes précaires. Le niveau socio-économique (NSE) n’est pas systématiquement renseigné dans la base PMSI. Nous pensons qu’un indice de précarité recueilli au niveau des IRIS permet d’améliorer sa détermination. L’objectif est d’étudier le lien entre la précarité et la durée de séjour.Méthodes : nous avons analysé les données anonymisées de 2 612 patientes ayant accouché au CHRU en 2015 issues de la base PMSI et habitant dans le Languedoc-Roussillon. Les adresses ont été géocodées à l’aide de la Base Adresse Nationale puis géolocalisées à l’IRIS. Nous avons ensuite attribué aux patientes l’indice de défavorisation sociale FDEP de leurs IRIS d’appartenance en utilisant les bases de données de l’Inserm et de l’Insee. Nous avons ainsi évalué le NSE des femmes accouchant au CHRU, la part de marché du CHRU et l’association entre la durée de séjour et les indicateurs de précarité en ajustant sur l’âge et le terme de la grossesse.Résultats : la durée de séjour est en moyenne de 4,4 jours dans l’ensemble de l’échantillon. Quatre- vingt seize pourcent des femmes accouchant au CHRU viennent de l’Hérault, parmi elles plus de la moitié habitent Montpellier et elles sont issues d’IRIS plus défavorisés que la moyenne de la ville. Parmi les 2 100 femmes ayant accouché par voie basse sans complication le code z59 (précarité) du PMSI (coef. : 0,25, p < 0,001) et le terme de la grossesse (coef. : −0,01, p = 0,03) étaient associés à la durée de séjour.Discussion/conclusion : l'indice de défavorisation permet de mieux décrire la patientèle du CHRU. Il prend en charge des femmes plus précaires que la population qui l’entoure. On observe que la durée de séjour n’est pas liée à l’IRIS d’appartenance des femmes mais à la grande précarité recueillie par le code dédié du PMSI