Étude de la diagenèse des tissus dentaires immergés en milieu naturel salin et hyperbare : processus de tunnélisation dentinaire par les micro-organismes

L’identification au moyen de la denture s’avère une méthode particulièrement fiable. En effet, l’organe dentaire, de par sa composition très minérale, présente une résistance à la quasi-totalité des agents extérieurs (sauf hautes températures et acides forts). Cependant, il peut subir des agressions de l’environnement et des éléments qui les entourent comme le feu, l’acidité, l’eau, l’air et la terre entrainent une modification morphologique appelée diagenèse (processus physiques, biochimiques et physico-chimiques qui conduisent les restes humains vers la fossilisation). Le but de cette étude est de réaliser une analyse qualitative et quantitative des modifications diagénètiques provoquées par l’immersion des tissus dentaires dans un milieu salin et hyperbare (haute pression) après une durée de 12 mois. Le matériel biologique étudié est constitué de 12 dents saines, issues de 6 patients âgés de 12-13 ans, qui ont été réparties en deux groupes : l’un témoin et l’autre immergé à 545 m de profondeur dans le canyon de Banyuls sur Mer en Mer Méditerranée. Les échantillons ont été analysés au microscope électronique à balayage (MEB) et à la microsonde électronique. Les résultats révèlent, d’une part, la formation de galeries (processus de tunnélisation) au sein de la dentine par des micro-organismes, et d’autre part, la présence d’un processus de biominéralisation (formation de minéraux par les organismes due à la précipitation bactérienne de carbonate de calcium)