Au croisement du rêve et de la réalité chez Giraudoux

A partir de 1930, Jean Giraudoux commence à exhorter ses contemporains à trouver un nouveau langage en vue de faire face aux travers d'un monde instable. Et c'est l'imaginaire qui va entrer en scène en vue de jouer ce rôle tant attendu. Chez Giraudoux, les contrastes de la vie sont celles de la littérature, cependant la littérature permet de dépasser ces contrastes, car elle est à la fois mise en perspective et relativisation consolante. C’est pourquoi l'imaginaire giralducien est situé dans un va-et-vient constant entre autocréation et autodestruction. Synonyme de liberté novatrice, l’imaginaire est un régulateur permettant de corriger le concept subjectif de sa création par des aspects objectifs. En d'autres termes, l’imaginaire de Giraudoux n'est pas une technique mais une vision du monde véhiculée essentiellement par la mise en scène du langage. Comme il est donc difficile sinon impossible de dire les choses telles qu'elles se présentent, l’imaginaire devient chez Giraudoux comme indirect et renferme en soi une nouvelle réflexion sur l'imaginaire lui-même