L’état de réfugié n’est pas seulement la conséquence du déplacement d’individus et de groupes, mais il se nourrit également de pratiques quotidiennes complexes pour vivre, construire des relations sociales, développer des réseaux et façonner des identités - en somme, prendre place. C’est à partir d’une ethnographie détaillée du camp de réfugiés de Keezhputhupattu, situé à quelques kilomètres de la ville de Pondichéry, que nous nous proposons d’analyser les usages et les tactiques, autrement dit les manières de « faire avec l’espace », des réfugiés sri-lankais. Cela nous permettra de nuancer la vision classique des camps comme espace d’exception proposée par Agamben et de réfléchir aux effets socio-spatiaux d’une triple dynamique de placemen...