Le cas de la conservation de la nature au Mozambique

Cet article analyse les conditions de production de nouvelles recettes d’action publique relatives au développement dans un contexte d’aide internationale et au sommet de l’Etat. Au Mozambique, la fabrique de l’action publique est sous-tendue par des financements et des narrations portées par des bailleurs de fonds internationaux. Le régime de l’aide consiste notamment en la création d’espaces administratifs financées par des bailleurs au sein de ministères centraux. C’est le cas de l’unité TFCA (Transfrontier conservation areas) au ministère du tourisme, financée par la Banque mondiale. Sa feuille de route comportait à la fin des années 2000 la réalisation d’une ‘Politique de conservation’, pierre angulaire d’une refonte de la législation en matière de conservation, promotrice de nouveaux modèles de développement grâce aux aires de conservation. Cette Politique, et donc des normes nouvelles, ont été élaborées grâce à des financements extérieurs et suivant un cahier des charges modelé sur des problématiques légitimes à l’échelle internationale, appropriées sur la scène nationale par les élites administratives de l’unité TFCA