Le pari infructueux de la décentralisation au service de la démocratie de proximité en France

Disenchantment and democratic exhaustion are a fact of life for all polls, including municipal ones. Abstention and non-system votes are on the rise, especially among 18–34-year-olds. The decentralization initiated in 1982 aimed to bring elected officials closer to citizens. The democratic performance created an illusion. Empirically, the purpose of this thesis is to analyze whether there is a proven track record in political personnel that allows one to build a career in politics. At the heart of the political sphere, political power, born of decentralization, is organized among itself and thus distracts citizens from the ballot box. None of the subsequent decentralization laws improved the citizen's perception of politics, seen primarily in the service of politics. The Decentralized Republic shows that the transformation of democracy is deeply affected by a mode of functioning of the self: horsolism that distances politics from reality. Likewise, the normalization of political practice, implemented since the laws of 1982, levels public action, annihilates the usual divisions and fuels the disconnection of two worlds. Wouldn't the political realignment initiated by decentralization be the outcome of a disintegration of representation, forgotten by elected officials, who have become political professionals, for the benefit of the public whose appetite for debate remains strong but without a representative legitimized?Le désenchantement et l’essoufflement démocratique sont un fait pour tous les scrutins, y compris municipaux. L’abstention et les votes hors-système progressent notamment auprès des 18-34 ans. La décentralisation engagée, en 1982, avait pour ambition de rapprocher les élus des citoyens. La performance démocratique a fait illusion. De façon empirique, cette thèse a pour objet d’analyser s’il existe un parcours avéré au sein du personnel politique qui permet de construire une carrière en politique. Au cœur de la sphère politique, le pouvoir politique, né de la décentralisation, s’organise entre lui et détourne ainsi le citoyen des urnes. Aucune des lois subséquentes de décentralisation n’a amélioré la perception que le citoyen a de la politique, considérée d’abord, au service des politiques. La République décentralisée montre que la transformation de la démocratie est profondément affectée par un mode de fonctionnement de l’entre-soi : horsolisme qui éloigne les politiques de la réalité. De même, la normalisation de la pratique politique, en œuvre depuis les lois de 1982, nivelle l’action publique, annihile les clivages habituels et alimente la déconnexion de deux mondes. Le réalignement politique engagé par la décentralisation ne serait-il pas le dénouement d’un délitement de la représentation, oubliée par des élus, devenus des professionnels de la politique, au profit du public dont l’appétence pour le débat reste vivace mais sans représentant légitimé