Incidences du sommeil et des rêves sur les performances mnésiques : contenu onirique, qualité du sommeil et associations en mémoire chez des étudiants

The dynamic models of memory insist on its capacity to recompose itself in order to integrate the elements of an episode with each other (associative level) and with previous episodes (relational level). While it is widely accepted that sleep contributes to memory, little is known about its effects at these levels. Dreams probably testify to these recompositions but, being eminently subjective, they often resist scientific investigation. The goal of our research was therefore, first, to evaluate the characteristics of sleep in students, second, to determine what methods of studying dreams could be used to, third, to study the link between memory, sleep and dreams. In six studies, we found that : the quality of students' sleep was very poor, reflecting, among other things, a large sleep debt. Lucid dreaming, which could have influenced participants' dreams, was not related to this poor quality and was common for students, although not enough to be used in our research. The frequencies of dreams collected by questionnaire or dream diary were similar, but the diary increased the number of dreams during its use. Finally, a 20-minute rest period was sufficient to improve associative performance. A full night's sleep improved both associative and relational performance. Remarkably, the elements present in the dream narratives were then recalled better than the others. We discuss our results by proposing, on the one hand, that these performance improvements are a sign of an active role of sleep on memory and, on the other hand, that dream narratives are capable of testifying to the restructuring of memory tracesLes modèles dynamiques de la mémoire insistent sur sa capacité à se recomposer pour intégrer les éléments d'un épisode entre eux (niveau associatif) et avec les épisodes antérieurs (niveau relationnel). S'il est largement admis que le sommeil contribue à la mémoire, on connaît peu de choses sur ses effets à ces niveaux. Les rêves témoignent probablement de ces recompositions mais, éminemment subjectifs, ils résistent souvent à l'investigation scientifique. Le but de nos recherches était donc, premièrement, d'évaluer les caractéristiques du sommeil chez les étudiants, deuxièmement, de déterminer quelles méthodes d'étude des rêves pourraient être utilisées pour, troisièmement, étudier le lien entre la mémoire, le sommeil et les rêves. Dans six études, nous avons constaté que : la qualité du sommeil des étudiants était très mauvaise reflétant, entre autres, une importante dette de sommeil. Le rêve lucide, qui aurait pu permettre influencer les rêves des participants, n'était pas lié à cette mauvaise qualité et était fréquent pour les étudiants bien qu'insuffisamment pour être utilisé dans nos recherches. Les fréquences des rêves recueillis par questionnaire ou journal de rêves étaient similaires, mais le journal augmentait le nombre de rêves au cours de son utilisation. Enfin, une période de repos de 20 minutes suffisait pour améliorer les performances associatives. Une nuit complète de sommeil, quant à elle, favorisait les performances associatives mais également les performances relationnelles. Remarquablement, les éléments présents dans les récits de rêves étaient ensuite mieux rappelés que les autres. Nous discutons de nos résultats en proposant, d'une part, que ces améliorations de performance sont le signe d'un rôle actif du sommeil sur la mémoire et, d'autre part, que les récits de rêves sont capables de témoigner de la restructuration des traces mnésique