Étude de l'épidémiologie des réactions d'hypersensibilité immédiate périopératoire de l'enfant de 1997 à 2012 : analyse des dernières enquêtes du GERAP/thèse présentée pour le diplôme d'État de docteur en médecine, diplôme d'État, DES anesthésie réanimati

Médecine (anesthésie-réanimation)Introduction : Les réactions d’hypersensibilité immédiate périopératoire sont une complication rare mais potentiellement grave de l’anesthésie. Le GERAP (Groupe d’Étude des Réactions anaphylactiques périopératoires) étudie l’épidémiologie de ces réactions en France depuis 1984. A ce jour, dix études ont été publiées mais aucune étude portait spécifiquement sur la population pédiatrique. L’objectif de notre étude était donc de décrire l’épidémiologie des réactions d’hypersensibilité immédiate périopératoire dans la population pédiatrique. Matériel et méthodes : Il s’agissait d’une nouvelle analyse des données du GERAP déjà publiées dans les 6 dernières enquêtes du GERAP, de 1997 à 2012. Tous les patients âgés de moins de 18 ans au moment de la réaction étaient inclus. Les données étaient recueillies dans les centres membre du GERAP à l’aide d’un formulaire standardisé. Les données démographiques, les antécédents allergiques, les anesthésies antérieures, les médicaments administrés avant la réaction, les symptômes de la réaction et les résultats des explorations allergologiques étaient analysés. Résultats - Discussion : Quatre cent cinquante-trois patients ont été inclus sur la période de l’étude. L’âge médian au moment de la réaction était de 14 [9-16] ans sans différences entre les sexes. Sur cette population, 202 (44,6%) réactions étaient IgE-médiées. Les réactions non-IgE-médiées était majoritairement de grade I (n=170 ; 68%). Les réactions IgE-médiées étaient plus sévère avec 87 patients (43%) ayant fait une réaction de grade III ou IV. Les principaux agents responsables de la réaction étaient le latex (n=62 ; 30,7%) les curares (n=62 ; 30,7%) et les antibiotiques (n=29 ; 11,8%). La succinylcholine était le curare le plus souvent incriminé (n=17 ; 27,5%). Les réactions allergiques survenaient en majorité lors d’une anesthésie générale. La part prise par les réactions aux latex a progressivement diminuée au fil des enquêtes passant de 41 % des réactions IgE-médiées en 1997-1998 à 5% en 2011-2012. La proportion de réaction aux antibiotiques est en constante augmentation. La part occupée par les allergies aux curares est restée stable dans le temps. Conclusion : Les curares et le latex sont les principales substances incriminées dans les réactions allergiques périopératoire de l’enfant en France. Les réactions au latex sont en nette diminution depuis les mesures d’évictions mises en place dans les blocs opératoires pédiatrique