Traitement médicamenteux du TDAH chez l’adulte : comment les patients le poursuivent-ils? Données sur l’utilisation et évaluation à 1 an des patients traités dans les suites d’une consultation spécialisée à Strasbourg

Médecine (psychiatrie)Le Trouble Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un enjeu majeur de santé de par sa fréquence et ses importantes répercussions psychosociales sur la vie des patients. Initialement considéré comme uniquement pédiatrique, il est aujourd'hui prouvé que le trouble peut se poursuivre à l'âge adulte, pour environ 2/3 des patients. Pourtant, de nos jours la prise en charge des adultes reste limitée, bien qu'il existe des disparités selon les régions du monde. En France le TDAH ne dispose pas de recommandations officielles ni d'AMM pour l'introduction des traitements médicamenteux chez les adultes. A Strasbourg, une consultation spécialisée a été créé pour le diagnostic et le traitement des patients adultes dans le service de Psychiatrie 2 de l'Hôpital Civil. Nous avons réalisé une étude observationnelle longitudinale des patients ayant eu un traitement médicamenteux suite à cette consultation dans le but d'évaluer le taux de poursuite du traitement, et les facteurs pouvant l'influencer. 58% des patients étaient encore sous traitement à 1 an et les patients qui ont arrêté ont maintenu leur traitement en moyenne 5,2 mois. La molécule majoritairement représentée était le Méthylphenidate en forme à libération prolongée (à 97%). Les effets indésirables étaient la première cause d'arrêt du traitement (pour 47% des patients), suivi de l'inefficacité (pour 20% des patients). Peu de patients ont eu des difficultés à obtenir le renouvellement ou le remboursement du traitement. Les patients ayant été renouvelés par le médecin traitant et ayant ressenti un impact fort du traitement ont plus poursuivi leur traitement. La majorité des patients a ressenti un impact positif du diagnostic et du traitement. Nos résultats montrent qu'une majorité des patients poursuivent leur traitement à 1 an, mais que l'obstacle majeur à cette poursuite est la tolérance. Des améliorations pourraient être réalisées à la lumière de ces résultats en renforçant l'information des patients, le suivi psychiatrique et l'adaptation des traitements en cas d'effet indésirable.Attention Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD) is a major health issue because of its frequency and its psychosocial impact on patients' life. ADHD was first considered as pediatrics, it has now been proven that the disorder can continue into adulthood for approximately 2/3 of patients. However, nowadays, the treatment of adults remains limited, although there are disparities between regions of the world. In France, ADHD does not have official guidelines or a marketing authorization for the introduction of drug treatments in adults. In Strasbourg, a specialized consultation has been created for the diagnosis and treatment of adult patients in the Psychiatry 2 department of the Hôpital Civil. We have conducted an observational and longitudinal study of patients who have received treatment after that consultation. The objective of the study was to assess the rate of treatment continuation, and the factors that might influence it. 58% of the patients were still on treatment at 1 year and the patients who stopped their treatment maintained it for an average of 5.2 months. The molecule most commonly represented was the extended-release form of methylphenidate (97%). Adverse events were the primary reason for discontinuation of treatment (47% of patients), followed by ineffectiveness (20% of patients). Few patients had trouble in obtaining refills or reimbursement. Patients who had been renewed by the treating physician and who felt a strong impact of the treatment continued their treatment more. The majority of patients experienced a positive impact of diagnosis and treatment. Our results show that a majority of patients continue their treatment at 1 year, but that the major obstacle to this continuation is tolerance. Improvements could be made in light of these results by reinforcing patient information, psychiatric follow-up and adaptation of treatments in case of adverse effects