Dans cet article nous cherchons à renouveler les connaissances historiques sur les rapports science/religion à Genève durant xviii e siècle en prenant appui sur une perspective historiographique particulière, centrée sur la question des pratiques d’érudition. En suivant l’itinéraire d’un savant genevois, le physicien et mathématicien Georges-Louis Le Sage (1724-1803), il s’agira d’engager une série de nouvelles hypothèses sur la place jouée par les valeurs religieuses, sur la manière dont sa croyance influa ou non sur sa manière de penser, de voir, d’observer le monde et certains de ses phénomènes, ou encore sur sa manière de délimiter, explicitement, une distinction entre le domaine des sciences(s) et celui de la religion