La guerre et le canon: Bande dessinée et guerre civile espagnole

International audienceA systematic analysis of a great corpus of various hundred comics dealing with the Spanish Civil War brings information both about the war itself and about societies which remember it. It shows collective perceptions that are different according to countries and evolve over time, comparable to those identified by the conflict’s memory specialists using other sources such as political speeches, novels or films. This validates comics as pertinent sources for historians or sociologists, but also put our own representation of the war into perspective, as not more than the look of “here and today”. The growing interest of researchers for the topic goes hand in hand with the risk that the process of selection and ranking previous to the canonization of respectable but too consensual comics may reduce the field of research and limit the depth, accuracy and universality of the reflection.Un análisis sistemático de un gran corpus de varios cientos de cómics tratando de la guerra civil española aporta informaciones a la vez sobre la guerra y sobre las sociedades que se la rememoran. Dicho análisis pone en evidencia percepciones colectivas que dependen de los países y evolucionan en el tiempo, comparables a las que notan los especialistas de la memoria de la contienda en base a otros materiales como el discurso político, la novela o el cine. Eso valida el cómic como fuente pertinente para el historiador o el sociólogo, pero relativiza también nuestra propia mirada a la guerra, como la de “hoy y ahora”. El interés de un número creciente de investigadores para el tema se acompaña de un riesgo, que el proceso de selección y jerarquización previo a la canonización de obras respetables pero demasiado consensuales reduzca el campo de investigación y haga perder a la reflexión parte de profundidad, acuidad y universalidad.Une analyse systématique d’un vaste corpus de plusieurs centaines de bandes dessinées sur la Guerre Civile apporte des informations à la fois sur la guerre et sur les sociétés qui se la remémorent. Une telle analyse met en évidence des perceptions collectives qui dépendent des pays et évoluent dans le temps, comparables à celles observées par les spécialistes de la mémoire du conflit se fondant sur d’autres matériaux comme le discours politique, le roman ou le cinéma. La bande dessinée devient une source valable pour l’historien ou le sociologue, mais relativise aussi notre propre regard sur la guerre, celui de l’« ici et maintenant ». L’intérêt d’un nombre croissant de chercheurs pour le sujet s’accompagne d’un risque, celui de voir le processus de sélection et de hiérarchisation préalable à la canonisation d’œuvres respectables mais trop consensuelles réduire le champ de recherche et faire perdre à la réflexion sa part de profondeur, d’acuité et d’universalité