Est-ce que les performances de rappel des enfants de 6 à 11 ans bénéficient du rafraîchissement attentionnel quand son utilisation est imposée ?

La mémoire de travail est une structure mentale à capacité limitée possédant une double fonction, celle de maintien et de stockage des informations (Baddeley & Hitch, 1974). Parmi les différents mécanismes permettant le maintien de l'information, il en existe un que l'on nomme le rafraîchissement attentionnel. Il s'agit d'un mécanisme de maintien général qui repose sur l'attention afin de maintenir les représentations mentales actives (Camos et al., 2018). Ce mécanisme comprend deux sous-composantes : la capacité de focaliser son attention et la capacité de la déplacer. Loaiza et Souza (2018) ont étudié ce mécanisme chez les adultes ainsi que les adultes âgés, avec comme objectif de vérifier s'ils sont capables dans un premier temps de focaliser leur attention sur un item, puis dans un second temps de déplacer leur attention sur un autre item, afin de rafraîchir par la suite ces items. Nous nous sommes demandés si les performances de rappel des enfants de 6 à 11 ans bénéficient du rafraîchissement attentionnel quand son utilisation est imposée. Pour imposer le rafraîchissement d'items, nous avons introduit des indices rétroactifs (i.e., indices qui apparaissent après l'encodage des items à maintenir) dans notre paradigme, afin de tester si les performances des enfants sur la tâche de mémoire de travail utilisée dans notre étude sont meilleures lorsque nous leur imposons le rafraîchissement attentionnel. Nos résultats ne suggèrent pas l'apport d'un bénéfice chez les jeunes enfants lorsque le rafraîchissement est imposé. Seuls les enfants de 10-11 ans ont bénéficié de la présence d'un seul indice rétroactif