Apprentissage et consolidation mnésique à long terme de nouveaux mots et impact de la composante émotionnelle sur l'acquisition lexicale

Ce travail de recherche vise à explorer la consolidation mnésique à long terme de nouveaux mots. La littérature fait état de différents facteurs influençant cette consolidation mnésique à long terme. Le but de la recherche est d'accroître les connaissances déjà existantes concernant les facteurs qui influencent cette consolidation mnésique à long terme de nouveaux mots en s'intéressant à la composante émotionnelle pas encore étudiée dans ce domaine. Cette recherche s'inscrit dans un projet pilote qui s'intéresse particulièrement à la consolidation mnésique à long terme chez des enfants dyslexiques. L'étude se présente sous forme de cas multiples et est constituée d'un échantillon de 5 enfants francophones dyslexiques âgés entre 8 et 11 ans comparés à 5 enfants contrôles de même âge. Afin d'explorer la phase de consolidation mnésique à long terme et d'appréhender quels facteurs sont susceptibles d'influencer l'acquisition de nouveau vocabulaire chez ces enfants, nous avons présenté des nouveaux mots aux deux groupes via une histoire en images. Les mots ont été introduits dans des séquences émotionnelles et neutres afin d'évaluer l'effet de la composante émotionnelle sur la consolidation mnésique à long terme des nouveaux mots. La consolidation a été mesurée 30 minutes après la phase d'encodage ainsi qu'une semaine après car la littérature rapporte le rôle du sommeil dans la consolidation mnésique. La consolidation mnésique des nouveaux mots a été mesurée de manière explicite (au travers de diverses tâches de rappel et d'une tâche de reconnaissance) ainsi que de manière implicite (au travers d'une tâche de détection de pause). Les résultats montrent, de manière globale, une mémorisation relativement faible des nouveaux mots après 30 minutes et après une semaine chez les deux groupes d'enfants. Les enfants dyslexiques mémorisent certains nouveaux mots après 30 minutes, mais le nombre d'éléments rappelés baisse après une semaine, suggérant des difficultés dans la consolidation mnésique à long terme des nouveaux mots. Les enfants du groupe contrôle, quant à eux, mémorisent plus de mots que les enfants dyslexiques après 30 minutes, et le rappel augmente après une semaine, suggérant que le sommeil aiderait à la consolidation mnésique à long terme des nouveaux mots chez les enfants contrôles, comme attendu selon les données de la littérature. Concernant la variable émotionnelle, les résultats montrent, de manière générale, une supériorité du nombre de mots émotionnels rappelés en comparaison avec les mots neutres suggérant un effet facilitateur des émotions dans la consolidation mnésique à long terme de nouveaux mots. Notre recherche peut être envisagée comme une étude pilote qui permet d'apporter des connaissances supplémentaires sur les facteurs impliqués dans l'apprentissage de nouveau vocabulaire et comme une première contribution dans l'exploration des processus de consolidation mnésique auprès d'une population clinique