Quand il met en scène, en 2003, aux Ateliers Berthier (Théâtre de l’Odéon, Paris, XVIIème), Phèdre de Jean Racine, Patrice Chéreau revient sur le devant de la scène théâtrale en souhaitant contemporanéiser une œuvre considérée, depuis l’année de sa parution (1677), comme la « quintessence de la tragédie française » . Cette volonté d’inscrire cette pièce dans le présent de la création artistique passe notamment par sa lecture singulière du « Récit de Théramène », lequel narre la mort d’Hippolyte. En effet, Patrice Chéreau entend s’opposer à la tradition littéraire de l’énonciation, sous forme d’hypotypose, par une tierce personne - en l’occurrence Théramène, gouverneur du jeune prince - et proposer ainsi une monstration pleinement assumée du...