peer reviewedPierre angulaire de la pensée staëlienne, son admiration pour l’Angleterre, terre de liberté, foyer du libéralisme, amène logiquement Germaine de Staël à en faire le terme du « grand voyage » qui la voit, de mai 1812 à juin 1813, « étudier la carte d’Europe pour [s]’enfuir, comme Napoléon l’étudiait pour s’en rendre maître . » À son arrivée à Londres, toutefois, la réalité est tout autre ; très vite, malgré l’accueil triomphal qui lui est réservé, l’écrivaine se trouve en proie à un ennui dévorant, décrit sans fard : « ce que j’éprouve surtout, c’est de l’ennui. […] Tout est ici moins redoutable, mais aussi moins agréable que je ne croyais », confie-t-elle ainsi à Rocca. Désappointée par la « monotonie de la société », elle pei...