La procédure inquisitoriale à Carcassonne au milieu du XIIIe siècle

The clerk’s register of the Carcassonne Inquisition, for the years 1249-1258, tells us a different way of proceeding against heretics, compared to the one known by the register of Jacques Fournier or by the Sentences of Bernard Gui. Even though they had the necessary means to lead an investigation, to impose a preventive detention, to receive a full confession, to sentence or to modify penalties, the judges usually released the accused on bail guaranteed by the fidejussors. They required from the accused an oath to submit themselves to the imposed penance. This system made the accused obliged beforehand to consent to his future penance. The court found in this procedure some new advantages. The accused changed his condition from a guilty one to that of a penitent. This way of proceeding gives a particular tonality to the register.Le registre du greffier de l’inquisition de Carcassonne, pour les années 1249-1258, fait apparaître une manière de procéder contre les hérétiques assez différente de celle connue par le Registre de Jacques Fournier ou les sentences de Bernard Gui. Alors qu’ils ont les pouvoirs nécessaires pour enquêter, détenir à titre préventif, recevoir les aveux, prononcer les sentences et modifier les peines, les juges laissent le plus souvent les prévenus en liberté, sous caution, avec garantie des fidéjusseurs. Ils exigent d’eux le serment de se soumettre à la pénitence imposée. Ce système fait consentir à l’avance le coupable à la peine qui va le frapper. Le tribunal trouve à cette procédure quelques facilités supplémentaires. Les prévenus passent de la condition de coupable à celle de pénitent. Cette manière de faire donne une tonalité particulière à ce registre.Paul Jacques. La procédure inquisitoriale à Carcassonne au milieu du XIIIe siècle. In: L'Eglise et le droit dans le Midi. Toulouse : Éditions Privat, 1994. pp. 361-396. (Cahiers de Fanjeaux, 29