Les systèmes de datation dans l’Est de l’Afrique du Nord à la fin de l’Antiquité et à l’époque byzantine

The chronological Systems in the Eastern part of North Africa in late Antiquity and in the Byzantine period The author resumes, bringing it up to date, the enquiry submitted by him to the 3rd Congress of Epigraphy in 1957. Contrary to Mauretania, the Eastern part of North Africa had no chronological system of its own. Consequently it used consular dating, as the rest of Empire generally did — although very moderately, especially in the epitaphs — up to the arrival of Vandals, and next sporadically in that part of Numidia which was handed back to the Empire. As early as the capture of Carthage in 429, Vandals adopted the regnal year. Yet the latter was usually left anonymous under Genserie, or disguised by its being styled “Carthaginian era”, which secondarily remained under the next reigns. Following the Byzantine reconquest, Justinian in 537 imposed to the whole Empire dating by regnal year and indiction, although retaining consular date. It can be verified that under this reign the emperor is unevenly mentionned in regnal dates, which after him remain rare and are eventually superseded by indiction and mention of the ruling emperor, both on coins and epitaphs. As for consulate, it appears only once in an official deed, a very late one (636). Indiction is by far the most common system (several thousands epitaphs). There is no reason for thinking that in Africa it could have antedated the reconquest, which it also outlives in the few late dated christian inscriptions from XIth century Tripolitania and Kairouan.L’auteur reprend une étude faite pour le troisième congrès d’épigraphie en 1957 en la mettant à jour. L’Est de l’Afrique du Nord, contrairement à la Maurétanie, n’a pas de système de datation qui lui soit propre. Il utilise donc comme le reste de l’Empire la datation consulaire — mais très peu, en particulier pour les épitaphes — jusqu’à l’arrivée des Vandales, puis sporadiquement dans la partie de la Numidie restituée à l’Empire. Dès la prise de Carthage en 429, les Vandales adoptent l’année de règne. Mais celle-ci est le plus souvent anonyme pour Genséric ou déguisée sous l’appellation d’«ère de Carthage» qui subsiste secondairement pour les autres règnes. Après la reconquête byzantine, Justinien en 537 impose dans tout l’Empire l’année de règne et l’indiction, tout en maintenant le consulat. On constate que pour son règne, l’empereur n’est pas toujours nommé dans les datations régnales, qui restent rares après lui et sont supplantées à la fin par l’indiction et la mention de l’empereur régnant, à la fois sur les monnaies et les épitaphes. Quant au consulat il n’apparaît qu'une fois dans un acte officiel très tardif en 636. C’est de beaucoup l’indiction qui est le système le plus courant (plusieurs milliers d’épitaphes). Il n’y a aucune raison de penser qu’il est antérieur en Afrique à la reconquête et il subsiste après elle dans les rares et tardives inscriptions chrétiennes datées, appartenant en Tripolitaine et à Kairouan au XIe siècle.Duval Noël. Les systèmes de datation dans l’Est de l’Afrique du Nord à la fin de l’Antiquité et à l’époque byzantine. In: Ktèma : civilisations de l'Orient, de la Grèce et de Rome antiques, N°18, 1993. pp. 189-211