Les machines de Salons de Francis Picabia

Francis Picabia’ s « Salon » Paintings Following the First World War (in which he didn’t take part), subversive artist Francis Picabia made his comeback on the Parisian art scene with contributions to the Salon d’Automne. This major artistic venue had become a refuge of war veterans. It encapsulated the tensions of the period of demobilization, torn between the cult of heros and the impossible mourning of the dead. Picabia’s compositions openly criticized the systematic calls to tradition and the stifling moralistic climate of the times, and they were badly received. They also created a controversy at the Salon des Artistes Indépendants : Surprisingly, as this event was known for its embrace of freeedom in the arts. The rejection of Picabia’s work in the years 1919-1922 led to the publication of several pamphlets in the magazine 391, to calls to reintegrate German artists, and generally sparked a major debate, whose study is fundamental to the writing of a social history of contemporary art in the first years of the post-World War I period.Après la Première Guerre mondiale à laquelle il n’avait pas pris part, l’artiste subversif Francis Picabia faisait son retour sur la scène parisienne en participant au Salon d’automne. Ce milieu artistique très important était devenu un repaire d’anciens combattants, qui résumait les tensions qui agitaient la société de la démobilisation, entre le culte des héros et le deuil impossible des disparus. Les compositions de Picabia, qui présentaient une critique ouverte du recours systématique à la tradition et à la moralité pesante de l’époque, furent mal accueillies. Elles posèrent également problème au Salon des artistes indépendants, une exposition pourtant ouverte aux tendances les plus libres. Le rejet dont a souffert Picabia au cours des années 1919-1922 a donné lieu à plusieurs pamphlets publiés dans la revue 391, à diverses prises de position en faveur de la réintégration des artistes allemands, et à d’importants débats dont la connaissance est indispensable à l’écriture d’une histoire sociale de l’art vivant, dans les premières années de l’entre-deux-guerres.Maingon Claire. Les machines de Salons de Francis Picabia. In: Histoire de l'art, N°61, 2007. Les Arts décoratifs aujourd’hui. pp. 125-133